Le lendemain matin, je me réveillai aux côtés de mon cher et tendre. Il était allongé sur le ventre, son visage tourné vers moi, la couette lui descendant au bas des reins. Je repliai mon coude et posai ma tête sur mon poing. Je souris en détaillant le corps de l’Apollon reposant à côté de moi. L’envie de le toucher, de l’embrasser s’insinua en moi. Sa peau était-elle aussi douce qu’elle le paraissait ? Cela faisait une semaine que j’attendais que Roland se décidât à faire le premier pas, mais pourquoi ? Pourquoi devais-je patienter jusqu’à ce qu’il prît l’initiative ? Pourquoi n’étais-je pas celui qui initierait une étreinte fusionnelle ? Qu’avais-je à perdre ? Puis, peut-être que Roland attendait justement un geste de ma part ? Nous n’allions tout de même pas nous contenter d’innocents baisers et nous endormir dans les bras l’un de l’autre sans que jamais rien ne se passât. C’était à moi de faire un effort et de donner à notre relation une autre dimension. Puis, comment résister à ce corps sans défense, étendu sous mes yeux ?
Doucement, je faufilai une main sous le tee-shirt de Roland. J’effleurai son épiderme du bout des doigts. Sa peau était bien plus douce et chaude que ce à quoi je m’attendais. Mon compagnon fit une grimace dans son sommeil. Je poursuivis mes caresses, relevant peu à peu son vêtements jusqu’aux aisselles. Il gémit. Je souris de plus belle. Ce son était si agréable à mes oreilles. Je glissai dans le lit et me mis à la hauteur de son postérieur, me plaçant entre ses jambes. Je déposai un premier baiser au creux de ses reins et attendis sa réaction qui ne tarda pas à se faire entendre sous la forme d’un nouveau gémissement. Avec une lenteur extrême, du bout de ma langue, je remontai le long de sa colonne vertébrale jusqu’à l’espace entre ses omoplates. Puis, j’évitai son tee-shirt et montai jusqu’à sa nuque où je déposai une multitude de baisers. Je collai mon début d’érection contre son postérieur. Roland gémit encore.
« Qu’est-ce que tu fais ? » demanda-t-il d’une voix demi-éveillée.
« J’ai envie de toi, » murmurai-je à son oreille.
Un large sourire fendit son doux visage, dont les yeux restés clos.
« J’aime entendre ça dans ta bouche, » dit-il. « Redis-le encore.
- J’ai envie de toi, » murmurai-je à nouveau, embrassant son cou.
« Encore.
- J’ai envie de toi.
- Encore, » répéta-t-il en se tournant un peu vers moi.
« J’ai envie de toi. »
Roland passa une main derrière ma nuque et plaqua ses lèvres contre les miennes. Il m’embrassa tendrement, puis sa main glissa, se laissant tomber sur le martelât. Il cessa de m’embrasser.
« … fatigué… » murmura-t-il, d’une voix à peine audible.
Je venais de prendre un coup de poing dans l’estomac. Tout mon corps me faisait mal. Alors c’était cela qu’avait ressenti Roland à chaque fois que je l’avais repoussé ? Je roulai sur le lit, afin de ne plus écraser mon ami et m’assis au bord du lit. Roland passa un bras autour de ma taille et m’empêcha de me lever.
« Tu vas où ? » m’interrogea-t-il, d’une voix géniarde.
« Nulle part. Je me lève, c’est tout.
- Reste avec moi.
- J’en ai marre de traîner au lit à rien faire, » m’énervai-je sans le vouloir.
Mon ego venait d’en prendre un coup et il me faudrait sans doute un moment pour passer outre cette première tentative avortée. Alors que ma colère grandissait en moi, Roland m’obligea à me rallonger, appuyant fermement sur mon torse. Tel un félin aux gestes vifs et imperceptibles, il se retrouva étalé de tout son long sur moi, m’empêchant de me relever. Il avait enfin ouvert les yeux et me souriait de son air lubrique.
« Qui a dit qu’on ne ferait rien ?
- T’as pas dit que t’étais trop fatigué ?
- Non. J’avais juste besoin de quelques minutes pour me réveiller. »
Sans me laisser le temps d’ajouter quoi que ce fût, il colla sa bouche contre la mienne. Il m’étreignit avec ferveur. Nos langues s’entremêlèrent un moment. Puis, ses lèvres quittèrent les miennes et glissèrent sur mon menton jusqu’à mon cou.
« Alors tu veux qu’on se la joue sauvage ou tendre pour notre première fois ? » murmura-t-il à l’oreille.
Il mordilla mon lobe d’oreille. Je glissai mes mains sous son tee-shirt et le caressai amoureusement.
« Tendre, » répondis-je enfin.
Il cessa de taquiner mon oreille et reposa ses lèvres contre les miennes. Il me donna le plus doux et le plus affectueux des baisers que l’on m’ait offert jusqu’à ce jour. Il caressa ma joue du revers de sa main, tout en m’embrassant. J’avais l’impression de fondre. Mon esprit s’envolait. Plus rien ne persistait si ce n’était cette étreinte plus suave et plus amoureuse que tout. Tandis qu’il me prodiguait ce baiser qui me faisait perdre la tête, il fit glisser ses mains sur mes flancs, les caressant. Je frissonnai. Je le serrai un peu plus contre moi, comme pour l’empêcher qu’il quittât mes bras. Mes mains se baladèrent sur son corps sans que je ne contrôlasse quoi que ce fût. Je remontai son tee-shirt jusqu’à ses aisselles et il quitta mes lèvres pour l’ôter. Je ne pus réprimer un grognement d’insatisfaction.
Assis sur moi, Roland me sourit amoureusement. Il m’aida à enlever mon propre vêtement. Puis, il laissa promener ses doigts sur mon torse, dessinant des symboles inconnus. Je le regardai faire, mes mains sur ses cuisses. Mes doigts remontèrent ces dernières et se faufilèrent sous le tissu du boxer. Roland se pencha à nouveau sur moi, effleurant mes lèvres des siennes. Je frissonnai sous ses nombreuses cajoleries d’une délicatesse infinie. J’avais l’impression d’être dans un autre monde, un monde fait que pour nous.
Doucement, mon amant quitta une nouvelle fois ma bouche et descendit jusqu’à mon menton. Il l’embrassa, puis ce fut ma gorge et ensuite, mon torse. Avec une lenteur extrême, il caressa mon buste du bout de ses lèvres. Je poussai plusieurs râles tandis qu’il descendait de plus en plus bas. Lorsqu’il fut arrivé à l’oraison de mon caleçon, je me cambrai et il m’ôta ce dernier. Mon phallus se dressa contre mon bas-ventre. Le souffle de Roland vint le caresser. Je gémis en réponse à cette divine cajolerie. Les lèvres de mon amant se posèrent sur mon membre suintant avec toujours autant de tendresse. J’étais déjà sur le point d’exploser, tandis qu’il jouait de sa langue lascivement. Ma respiration se fit difficile. Mon cœur menaçait de quitter ma poitrine. Le sang fusait à mon cerveau[1]. Mes yeux se voilèrent.
Roland me prit en bouche, m’avalant de toute ma longueur. Puis, ses lèvres pulpeuses remontèrent avec une lenteur exquise. Mon partenaire m’offrait tout son savoir-faire. Il m’aspirait entièrement. Je ne résistai pas longtemps et jouis dans sa bouche. Il se délecta de mon suc, n’en laissant pas une goutte. De sa main droite, il s’empara de ma virilité, tachant de lui rendre toute sa vigueur. Il glissa son autre main, derrière lui sans que je ne pusse voir ce qu’il faisait. Il se rallongea sur moi et m’embrassa à nouveau, ses deux mains s’afférant à préparer la suite. Je le caressai encore, timidement. J’avais peur de le briser. Il était si beau. Il semblait si pur malgré ce qu’il venait de faire.
Il se releva et ôta son boxer, libérant un sexe en érection exaltant. Mes yeux s’attardèrent sur ce membre puissant. Une soudaine envie d’embrasser ce morceau de chair rosie me prit. Je n’en fis cependant rien. J’observai ce corps magnifique dans le moindre de ses détails. Je remarquai une charmante petite tâche de naissance dans le creux d’une de ses cuisses. Un autre endroit où j’avais envie d’y apposer mes lèvres avec amour. Mon regard croisa celui de mon amant et il me sourit. Une telle félicité se dégageait de ce sourire que je crus fondre à nouveau.
Puis, Roland s’assit sur moi et m’emprisonna en lui. Nous gémîmes en même temps. L’étau de chair autour de mon phallus se détendit en peu de temps. Je profitai de la chaleur de ce corps qui m’était offert. J’exaltai. Lentement, mon amant commença à bouger sur moi. Des petits cris d’extase s’échappaient de ses lèvres à demies ouvertes. Mes yeux s’embuèrent de plaisir. Pourtant, je ne quittai pas mon amant du regard, observant la moindre de ses expressions. Quelques va-et-vient lascifs plus tard, Roland s’empara de son propre sexe et commença à se branler au rythme de ses coups de reins. Une éternité sembla passer tandis qu’il m’offrait un plaisir incomparable. J’explosai et me libérai en lui dans un râle extatique. Je sentis l’étau de chair se resserrait autour de moi et un liquide chaud éclaboussa mon torse. Roland s’écroula sur moi. Je l’entourai de mes bras. Nous étions tout les deux à bout de souffle. Nous continuâmes à nous embrasser tendrement et l’excitation revint. Nous reprîmes notre étreinte avec autant de douceur que la première fois.
Après que nous eûmes joui une nouvelle fois, Roland se laissa choir sur le lit à côté de moi.
« J’en peux plus, » fit-il, le souffle haletant. « J’ai trop soif.
- Il y a de l’eau dans le frigo, » l’informai-je, respirant avec autant de difficultés que lui.
Roland déposa un rapide baiser sur mes lèvres et s’assit au bord du lit. Il enfila son boxer avant de se lever. Je le regardai se déplacer jusqu’à la cuisine, roulant les hanches, aguicheur. Il ouvrit la porte du frigo et se pencha, jambes tendues, accentuant la courbe de ses rein. Il prit une bouteille et referma de frigo. Il but l’eau et le liquide dégoulina le long de sa gorge puis de son torse. Il me jeta un coup d’œil qui se voulait discret afin de s’assurer que ses faits et gestes avaient l’effet escompté. Je ne bougeai pas et continuai à l’observer, le désir se faisant de plus en plus violent. Il se pencha alors sur la table où étaient établées des feuilles de cours, cambrant son dos.
« Tu bosses sur quoi ? » demanda-t-il, mine de rien.
Je ne tins plus et me levai. Nu comme un vers, le membre dressé, je m’approchai de lui pour me placer derrière lui.
« La deuxième guerre mondiale. » répondis-je.
Je glissai un doigt dans son sous-vêtement et descendis le long de sa raie avec lenteur. J’insinuai mon doigt dans son intimité. Il se crispa de surprise.
« Mais, putain. Tu fais quoi, là ? » s’énerva-t-il.
Je me penchai sur lui, collant ma bouche contre son oreille et mon doigt bougeant en lui. Il posa ses deux mains sur la table afin de ne pas s’écrouler sous mon poids.
« Je te prépare à me recevoir. C’est bien comme ça qu’on fait, non ? » répondis-je, la voix roque.
« Oui. Mais là, ça fait deux heures qu’on s’envoie en l’air alors, j’ai plus vraiment besoin de préparation.
- Ok. Alors si on se la jouait sauvage maintenant ?
- T’es insatiable, » fit-il un petit rire dans la voix.
« C’est pas ce que tu attendais en m’aguichant comme ça ?
- Peut-être.
J’ôtai mon doigt et lui enlever son boxer avec vigueur. Sans plus attendre, je le pénétrai férocement. Roland poussa un cri de surprise et se contracta autour de moi.
« Sauvage, ok. Mais vas-y doucement quand même.
- C’est pas prévu. »
Je lui mordis l’épaule. Je n’attendis pas qu’il se détendît et reculai mon membre avec force.
« Putain, Benjamin ! Ça fait mal ! Calme-toi ! »
Je m’engouffrai en lui avec autant de violence. Roland cria encore mais n’ajouta rien pour me dissuader d’être aussi brutal. Je l’avais aimé pendant deux heures, maintenant, je voulais le voir hurler son plaisir. Je lui donnai plusieurs coups de buttoir puissants à une cadence très lente. Je sentis Roland se resserrer intentionnellement autour de mon membre engorgé. Il avait envie de cela autant que moi.
« Plus vite, » gémit-il.
Je refusai d’accélérer et continuai à le violenter au rythme que j’avais décidé. Les bruits de peaux qui claquaient résonnaient autour de nous. Loin des gémissements alanguis que nous avions pu produire auparavant, des râles puissants et brutaux s’échappaient de nos lèvres. Roland fit un mouvement pour prendre son sexe en érection mais je le stoppai. Je quittai son intimité et le retournai brusquement. Mon amant poussa un petit cri d’étonnement. Je le soulevai et le fis s’asseoir sur la table. Il posa ses mains derrière lui afin de tenir droit. Je mis ses jambes sur mes épaules. J’entrai en lui et posai mes mains sur les siennes, entrelaçant nos doigts, l’empêchant de se toucher.
Roland bascula sa tête en arrière tandis que je bougeai en lui. Puis, il fixa son regard brûlant dans le mien. Je repris le même rythme qu’auparavant. Mon amant se mordit la lèvre inférieure mais ne quitta pas mes yeux des siens. Nous nous regardâmes fixement tandis que je mouvais violemment en lui. Me sentant au bord de l’abandon, j’accélérai le mouvement. Roland renversa sa tête en arrière d’extase en gémissant. Je me fus de plus en plus violent et les cris de mon amant devinrent de plus en plus forts. Il avait beaucoup de mal à tenir sur ses bras. J’explosai et m’écroulai sur lui. Je desserrai mon étreinte autour de ses doigts et il m’enlaça.
« T’es fier de toi ? » se plaignit Roland. « Tu as eu ce que tu voulais, mais moi alors ? »
Je relevai la tête pour le regarder. Il me sourit comme pour me dire qu’il se moquait de ne pas avoir joui, que seul mon bonheur l’importait. Je lui souris à mon tour avec une autre idée en tête. Je me plaçai entre ses cuisses et profitai de l’instant pour embrasser cette tâche de naissance qui m’avait fait tant envie. Roland gémit. Je donnai alors un grand coup de langue sur son sexe rougie, lui extirpant un autre gémissement. J’entourai son gland de mes lèvres et aspirai comme pour en extraire le jus. Mon amant passa ses doigts dans mes cheveux. Quelques gouttes s’échappèrent de son phallus. Le goût était amer, désagréable. Mais les râles de plaisir de mon amant valaient bien ce peu d’amertume. Je recouvris mes dents de mes lèvres et descendis le long de sa virilité. Je jouai de ma langue ainsi que de tous les muscles de ma bouche et de ma gorge pour lui offrir l’extase tant attendue. Il ne tarda pas à se libérer dans ma bouche. Je me retournai et recrachai son jus dans l’évier. Je fis couler l’eau pour nettoyer la cuve et me rinçai la bouche.
« Désolé, » me fit Roland allongé sur la table.
Je me retournai vers lui pour constater qu’il me regardait inquiet. Je m’approchai de lui et me mit entre ses cuisses, un sourire bienheureux sur le visage.
« C’est pas grave. C’est pas ça qui m’empêchera de recommencer. »
Il parut soulagé. Je l’obligeai à se relever. Il m’encercla de ses bras et de ses jambes. Je le portai jusqu’au lit. Je nous y allongeai, lui sur moi. Je l’embrassai sur le front. Il nicha sa tête dans mon cou et nous nous assoupîmes. Lorsque nous nous réveillâmes, quelques heures plus tard, nous reprîmes nos ébats acharnés. Nous ne fîmes rien d’autre que faire l’amour et dormir durant tout le week-end. En deux jours, Roland me fit découvrir toutes les manières d’aimer l’être cher qui existaient. Je connaissais enfin de bonheur dans ses bras. Je compris enfin les signes étranges que Roland se plaisait à écrire sur mon torse.
« Je t’aime. »
Mot de l’auteur : Vous le vouliez et bien, je vous en ai fait deux pour le prix d’un – question de me rattraper. Il y en a pour tous les goûts. J’espère que les frustrées seront satisfaites.
Et vous ?... II by LoalAnn est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Basé(e) sur une oeuvre à lespetiteshistoiresdeloalann.blogspot.com.
OoOoOoOoOoOoOoOoh ! & je peux continuer encore longtemps ^^
RépondreSupprimerBen quand il s'y met Benjamin plus rien ne l'arrête dis moi =)
Y a encore des chapitres ou c'est fini ?
RépondreSupprimerah oui y a l'épilogue aussi j'avais pas vu ^^
RépondreSupprimerIl ne reste plus que l'Épilogue et ce sera fini, donc il fallait bien qu'il se lâche. Puis, aussi, j'avais cette alternative dans ma tête "sauvage ou tendre". Je pensai mettre à contribution les lecteurs en leur demandant ce qu'ils préféraient. Finalement, j'ai décidé de faire les deux, comme ça, tout le monde est content (du moins, je l'espère).
RépondreSupprimeraaah c'était trop "bon"(?) !
RépondreSupprimerIl lui en a fallut du temps mais enfin !!!
Ravie de faire une heureuse.
RépondreSupprimerLes deux alternatives sont bien. Maintenant que Benjamin s'est lâché, on a l'impression qu'il ne va plus s'arrêter. Il faudrait quand même qu'il ménage son partenaire avant de finir par le tuer.
RépondreSupprimerLeur vie sexuelle promet d'être riche. On n'ira pas les plaindre.
RépondreSupprimerTon histoire est vraiment magnifique. Elle m'a chamboulé.
RépondreSupprimerMerci
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