dimanche 30 août 2009

L'Autre (Fiction Yaoi) - Chapitre 01


Mot de l'auteur : Chose promise, chose due, me revoilà dans une toute nouvelle histoire. J’ai choisi pour cette nouvelle histoire une approche qui pour ce texte qui ne comptera pas plus de quatre ou cinq chapitres ou pas beaucoup plus. En effet, mon histoire se base autour d’un mystère lié à l’identité de deux personnages énigmatiques – du moins, j’espère que c’est le cas. Donc, si vous le souhaitez, vous pouvez me laisser vos suppositions et je vous répondrais par messages individuels. Un petit jeu qui peut se révéler sympathique.
Mise à part ça, le rating plus de 18 ans n’a pas été mis par hasard et dès le premier chapitre vous trouverez un petit lemon. C’est le troisième que j’écris et je dois avouer que rester original n’est pas une mince affaire. Cependant, j’espère que vous l’apprécierez.
Je ne vais pas vous raconter d’avantage ma vie, donc je vous laisse sur ces derniers mots et vous souhaites une bonne lecture.

Eden Deschamps se réveilla en ouvrant les yeux brusquement. Il tourna la tête vers le réveil qui affichait l’heure de ses lettres de néons : Il était dix-huit heures passé. Les réverbères de la ville inondaient la chambre de leurs lumières blafardes. Le jeune homme se leva. Il ne fut pas surpris de remarquer que Pierre s’était couché sans se défaire de ses vêtements.
Le jeune homme rejoignit la salle de bain accolée à la chambre sans prendre la peine d’éclairer la pièce à coucher. Il tâtonna un peu. Sa vision était floue et il refusait toujours de porter ces petites lunettes rectangulaires qui ne mettaient pas en valeur le visage qu’il arborait. Eden ôta son costume trois pièces, bon marché et s’en déchargea avec grand soin. Il ne fallait pas que Pierre se rende compte de quoi que ce soit. Il ne fallait pas qu’il éveille des soupçons chez l’homme qu’il aimait.
Le jeune homme fila sous la douche. Une fois qu’il fut lavé avec le gel, qui encombrait encore ses cheveux, annihilé, il enroula une serviette autour de sa taille et essuya d’une main la buée qui s’était accumulée sur le miroir de la salle de bain. Les traits de son portrait étaient brumeux, vagues. Eden soupira. Cette vue défaillante était une plaie !
Il sortit des lentilles de contact d’un tiroir et s’ingénia à les mettre. En accomplissant cet acte délicat, il comprenait le besoin de se contenter de porter des lunettes. Mais, il faut souffrir pour être beau, se dit-il en souriant à son reflet. Et il l’était en un sens. Il s’admira quelques minutes dans la glace qui surplombait le lavabo. Bien qu’il n’ait que dix-neuf ans, il avait l’air d’en avoir trente. Il avait un visage carré, des lèvres fines, un nez espiègle, des yeux de couleur noisette teintée de quelques reflets vert et une épaisse touffe de cheveux blond. Le jeune homme y passa ses mains pour les ébouriffer et se délester des quelques gouttes d’eau qui perlaient sur les pointes.
Ensuite, Eden quitta la salle de bain et ouvrit le dernier tiroir de la commode, tiroir que Pierre n’ouvrait jamais. Il en sortit un tee-shirt rouge vif avec un logo doré, un jean taille basse délavé et un boxer noir. Il enfila ses vêtements en silence et se chaussa de Converse noires et argentés. Puis, il entra dans le salon, enfila une veste en cuir noir, grimaça devant l’imperméable beige qui était suspendu dans l’entrée, attrapa les clés et sortit de l’appartement en fermant derrière lui.
Une fois qu’il fut sortit de l’immeuble, il se dirigea vers l’arrêt de tram. La nuit était claire et les lumières artificielles n’empêchaient pas d’y apercevoir des millions d’étoiles briller. Eden regarda l’heure qu’affichait le panneau d’information : il était déjà dix-neuf heure trente. Un vent glacial vint souffler dans ses cheveux encore humides et une goutte tomba dans son cou. Le jeune homme frissonna sous ce contact désagréable et sautilla sur lui-même pour se réchauffer alors que le tram arrivait. Il entra dans la rame et alla s’asseoir contre une fenêtre. Il regarda à l’extérieur, regardant les gens vivre et se promener dans le froid hivernal. Il ne pu réprimer un sourire d’envie. Si quelque chose lui manquait, c’était bien sa vie nocturne et les tournées des boîtes de nuit avec ses amis.
Le jeune homme profita de ses quelques minutes de trajet pour réfléchir à ce qu’était devenue sa vie et au poids qui pesait sur sa poitrine. Il avait un secret, un secret que Pierre ne devrait surtout pas soupçonner ou il en serait anéantit, un secret qu’il ne pouvait révéler à personne et en particulier à l’homme qu’il était sur le point rejoindre. Cela faisait quelques mois que sa vie avait radicalement changé et il devait se cacher de tous. Mais c’était pour le bien de Pierre et rien au monde ne le détournerait du but qu’il s’était fixé. Il avait cessé d’être un enfant et à présent, seul le bonheur de l’homme qu’il aimait lui importait.
Il arriva enfin à son arrêt puis descendit du tram. Il marcha un peu et se posta devant un immeuble à l’architecture moderne. Devant la porte, il sonna sur l’un des boutons de l’interphone.
« Oui, » fit une voix masculine déformée par l’appareil.
« C’est moi. C’est Eden.
Vas-y monte. »
Le bruit d’une serrure qui se déclenche se fit entendre et Eden poussa la porte. Il monta dans l’ascenseur où, il se regarda une dernière fois dans le miroir pour s’assurer qu’il était bien à son avantage. Puis, arrivé au sixième étage, il sortit de la petite pièce et se dirigea vers l’une des portes blanches du couloir. Il y frappa. Il n’eut pas attendre bien longtemps avant qu’un magnifique trentenaire brun vint lui ouvrir. Ce dernier déposa un rapide baisé sur les lèvres du jeune homme et s’engouffra de nouveau dans l’appartement de grand standing.
« Entre, » fit-il. « J’étais entrain de préparer le dîner. »
Eden le suivit et ferma la porte derrière lui. Il traversa le salon à la suite de l’homme qui l’avait accueillit. Il se posta dans l’encadrement de la porte de la cuisine et regarda cet homme s’activer derrière les fourneaux. Eden sourit. Il serait parfait pour Pierre. Cela fait deux semaines qu’il sortait avec cet homme et ce temps passé avec lui l’en avait convaincu. Peut-être était-ce étrange de chercher un homme pour celui qu’on aimait mais Eden savait pertinemment qu’il ne pourrait jamais rester auprès de Pierre indéfiniment. Dès qu’il s’en était rendu compte, il était parti à la recherche de l’homme parfait. Son entreprise ne fut pas une mince affaire. Puis, il avait rencontré Marc dans une boîte de nuit gay. Le jeune homme savait que l’on ne rencontre pas toujours l’amour dans ce genre d’endroit mais dès qu’il l’avait vu, il avait eu un bon pressentiment.
Marc venait d’avoir trente-et-un an. Il avait un corps d’athlète, un visage fin, des yeux clairs, un nez droit, des lèvres épaisses et légèrement teintées de rose, et enfin, des cheveux courts soigneusement coupés. Ce physique presque parfait allait de pair avec la situation sociale et professionnelle de cet homme qui était reconnu en tant que « jeune cadre dynamique » dans une société en expansion. En plus, il savait cuisiner. Eden sourit de plus belle.
« Qu’est-ce que t’as à sourire comme ça ? » fit la voix grave de son compagnon qui le sortit de ses pensées.
« Rien. J’admire le tableau. »
Marc lui rendit son sourire. Le soir où ils s’étaient rencontrés, le trentenaire avait été traîné par ses amis dans un club gay afin d’y fêter son anniversaire, car ils le trouvaient trop pantouflard à leur goût. Cela faisait des années qu’il n’avait pas eu de petit ami, encore un peu meurtrie par sa dernière relation qui s’était achevée douloureusement. Quand il avait vu Eden s’approcher de lui avec un sourire radieux et un déhanchement à faire pâlir de jalousie n’importe quelle femme, Marc pensait qu’il s’agissait d’un prostitué engagé par ses amis pour lui faire passer du bon temps.
Cependant, en discutant avec cet homme qui avait le culot de dire qu’il n’avait que dix-neuf ans, Marc comprit son erreur sans même mentionner la pensée grotesque qui lui avait traversé l’esprit. Eden semblait chercher une relation stable et enrichissante ce qui surprit le trentenaire. En effet, la manière dont se comportait le jeune homme ne donnait pas du tout cette impression. De sa façon de flirter jusqu’à celle de se vêtir, Eden donnait plutôt l’impression de chercher « un coup d’un soir ». Cependant, Marc se laissa emporter dans le tourbillon de joie de vivre que dégageait cet homme et la soirée se termina dans son appartement, sous les draps.
Le lendemain, lorsqu’il s’était réveillé, Eden avait disparu et Marc s’était dit que, finalement, peut-être que sa première impression n’était pas fausse. Toute fois, le souvenir que lui avait laissé le jeune homme n’était pas impérissable et il finirait par vite l’oublier. De ce fait, quelle ne fut pas son étonnement quand le soir venu, Eden sonna à l’interphone. Le jeune homme s’excusa d’être parti sans laisser de mot, prétextant un imprévu urgent. Marc ne s’en formalisa pas et s’en suivit une autre soirée d’ébats passionnés qui se conclut une nouvelle fois par la disparition du jeune homme au réveil et son retour le soir venu.
Deux semaines étaient passées depuis lors et les habitudes d’Eden n’avaient pas changé. Il restait toujours vague quant à ses activités diurnes et Marc avait le sentiment que leur relation ne se basait que sur des rapports charnels. Cependant, cela ne le dérangeait pas plus que ça, sentant que le jeune homme n’avait rien d’autre à lui offrir. De plus, leurs échanges intimistes étaient ce qu’il y avait de plus agréable. Leur liaison ne les mènerait peut-être à rien mais il n’y avait aucune raison de se priver des plaisirs de ce monde. Puis, Marc avait le sentiment qu’Eden pensait la même chose. Enfin, c’était presque tout le temps le cas à l’exception de ces moments, tel que celui-ci, où le jeune homme le regardait en souriant comme s’il en était amoureux.
Marc sortit son plat du four – un gigot d’agneau ruisselant et crépitant sur un lit de pommes-de-terre – et s’approcha de son jeune amant. Il entoura sa taille de ses bras et l’embrassa d’un baiser empli de désir. Eden réagit à ce contact et se rapprocha de son compagnon.
« Le repas est prêt, » fit Marc dans un murmure en détachant ses lèvres de celle du jeune homme. « Tu veux passer à table ?
Je préfère le festin que tu étais entrain de me proposer, » répondit-il en s’emparant de la bouche de l’homme qui l’étreignait.
Le trentenaire se laissa entrainé dans la chambre, sans quelques petits problèmes d’équilibre car son partenaire refusait de lâcher ses lèvres. Ils tombèrent sur le lit, leur corps enlacés. Marc passa une main sous le tee-shirt de son galant qui lui enserrait le buste telle une seconde peau. Du bout de ses doigts, il titilla un téton du jeune homme qui gémit dans sa bouche. Ce dernier ne tarda pas à défaire avec hâte la ceinture du trentenaire et à glisser une main dans son slip déjà trop serré. Il le branla doucement sous l’épaisseur des vêtements. Sous cette impulsion qu’il assimilait à la fougue de la jeunesse, Marc fit disparaître le tee-shirt du jeune blond. Il quitta la bouche d’Eden et déposa de petits baisers sur son torse, s’attardant sur les mamelons gonflés de volupté. Il les taquina de sa langue et de ses dents, faisant, par la même occasion, geindre son partenaire qui ne cessait de le masturber.
Puis vint la jouissance et le sperme du trentenaire souilla la main d’Eden qui sourit de satisfaction. Il arracha un mouchoir de la boîte en carton posée sur la table de chevet et s’essuya la main avant de se débarrasser du morceau de tissu. Les vêtements des deux amants ne tardèrent pas à l’y rejoindre sur le sol.
Une fois, tout deux déshabillés, Marc s’agenouilla sur son cadet et alla taquiner de sa langue le pénis gonflé de son compagnon. Il lécha lentement le gland avant de le prendre en bouche et de le sucer fiévreusement. Alors qu’il sentait que la délivrance approchait, Eden le repoussa doucement et le trentenaire continua à le branler de sa main avec plus de rigueur. Le jeune homme éjacula et comme lui, avant cela, Marc prit un kleenex pour se nettoyer la main. Puis, il ouvrit le tiroir de la table de chevet et en sortit une bouteille de lubrifiant déjà bien entamée et un préservatif que le jeune blond lui prit des mains. Marc versa une grosse noisette de gel sur ses doigts, tandis qu’Eden arrachait des ses dents l’emballage du préservatif. Le trentenaire glissa un doigt dans l’intimité de son galant qui se cambra, de douleur ou de désir ? Il n’aurait su le dire voyant le blondinet sourire en se mordant la lèvre inférieure et fermant les yeux avec force. Une fois qu’il sentit la pression de l’étau de chair autour son doigt se relâcher, il commença à faire de longs va-et-vient à l’intérieur de son amant. Puis, il introduit un second doigt et le processus se renouvela.
Eden déroula le latex sur le membre engorgé de l’homme qui le préparait. Les doigts quittèrent son anus pour laisser place à une imposante verge en érection. La douleur déchira les entrailles du jeune blond qui enroula ses bras autour du cou de son partenaire, en réprimant un cri. Il plissa les yeux à s’en fendre les paupières en espérant vivement que la  géhenne aurait disparut le lendemain matin. Il ne souhaitait pas que Pierre se doute de quoi que ce soit.
Après l’habituel instant d’accoutumance, Marc commença à bouger lentement en lui, lui procurant mille sensations de plaisir. Le trentenaire glissa une main entre leur deux corps. Il attrapa le pénis à nouveau érigé du jeune homme et le branla au rythme de ses coups de butoirs. Leur étreinte enflammée ne tarda pas à les mener au summum de la jouissance. Ils éjaculèrent presque en même temps et Marc s’affala sur le corps de son amant. Au bout d’un moment, il se décida à quitter l’intimité accueillante de ce dernier et sortit de la pièce, nu comme un vers, afin de se délester du préservatif dans les toilettes de la salle de bain. Puis, il revint s’allonger auprès d’Eden et le prit dans ses bras. Celui-ci se blottit au creux de son épaule.
« Tu as faim ?
Pas vraiment, » répondit le blondinet, la voix déjà ensommeillée.
Tant pis, le dîner attendrait le lendemain. De plus, le trentenaire ne se sentait pas le courage de se lever pour mettre son repas à l’abri. Épuisé par leur étreinte, ils ne tardèrent pas à s’endormir.


Eden se réveilla au milieu de la nuit. Il regarda le réveil qui lui indiquait cinq heures du matin. Il jeta un œil à l’extérieur. Il faisait encore nuit mais pas pour longtemps. Le jeune homme se dégagea des bras de son amant avec une extrême précaution afin de ne pas le réveiller. Il se figea quand celui-ci bougea dans sa torpeur pour se retourner. Eden quitta le lit et s’habilla en toute hâte sans faire de bruit. Il avait dormi trop longtemps alors que jusqu’à maintenant, il avait toujours fait attention de ne pas succomber à la tentation de se reposer dans les bras de cet homme, attendant qu’il plonge dans un profond sommeil, pour disparaître.
Le jeune blond récupéra sa veste qu’il avait préalablement laissée dans le salon et enfila ses baskets. Il sortit de l’appartement et prit les transports en communs qui venaient juste de reprendre après une courte nuit. Il entra dans l’appartement qu’il avait quitté un peu plus tôt dans la soirée et ôta ses vêtements. Il les rangea dans le dernier tiroir de la commode et fila sous la douche. Il se lava minutieusement, inspectant son corps, vérifiant que ses ébats exaltés avec Marc n’avaient laissé aucune trace. Il fut soulagé de constater que ce n’était pas le cas excepté peut-être cette douleur lancinante au niveau de son postérieur. Il commençait à jouer avec le feu. Il était temps qu’il cesse cette mascarade et qu’il mette Marc sur le chemin de Pierre. Mais il ignorait encore comment s’y prendre. Son plan n’était pas sans faille. Il avait constaté l’état de la « marchandise », en était satisfait, mais la prochaine étape lui était encore inconnue. Et temps qu’il ne savait pas quoi faire, il ne pouvait perdre le contact avec Marc.
Eden sortit enfin de la douche. Il s’essuya et ôta ses verres de contacts qu’il rangea avec précaution. Il reposa la serviette qu’il s’était nouée autour de la taille et jeta un dernier coup d’œil à la salle de bain afin de vérifier qu’il ne restait aucun signe de sa présence qui aurait alarmé Pierre. Puis, il remit les vêtements qu’il avait ôté avant des partir chez Marc et s’allongea sur le lit qui n’était pas encore défait. Après avoir vérifié, par deux fois, qu’il n’avait rien oublié, il s’autorisa à s’endormir enfin.
Une heure plus tard, le réveil sonnait et Pierre se réveilla, épuisé, une douleur sourde élançant ses reins.


Creative Commons License
Basé(e) sur une oeuvre à lespetiteshistoiresdeloalann.blogspot.com.

1 commentaire: