Gaëtan se dégagea vivement de moi et je passai une main sur ma bouche humide avant que ma mère ne se montrât dans l’entrebâillement de la porte.
« Ça va les garçons ? » demanda-t-elle timidement.
« Ouais, ça va, » lui répondis-je.
« Je vais chez ta tante, » fit-elle en souriant.
Ma mère et sa sœur s’étaient rapprochées depuis que cette dernière avait répondu présente après ce qui était arrivé à notre famille. Elles passaient régulièrement du temps ensemble et je crois que ma tante avait beaucoup aidé ma mère à accepter mon homosexualité, même si celle-ci n’avait jamais glissé un mot dans ce sens.
« J’y passerai sans doute la nuit, » ajouta-t-elle. « Il y a de quoi manger dans le frigo. Vous pourrez vous débrouiller sans moi ? »
- Bien sûr, Maman. T’en fais pas.
- Et Gaëtan, je compte sur toi pour lui faire avaler quelque chose, d’accord ?
- Bien sûr, Madame. Je m’en charge.
- Bon, et bien. Bonne soirée alors.
- Bonne soirée et embrasse tata pour moi.
- Ça marche. »
Sur ces mots, elle ferma la porte derrière elle, non sans nous lancer un dernier sourire plein de sous-entendus. Une fois seuls, Gaëtan et moi nous regardâmes dans le blanc des yeux et fûmes pris d’un soudain fou rire nerveux. Je n’aurai su expliquer notre hilarité incontrôlable. Peut-être était-ce le fait que nous avions failli être pris sur le fait ? Ou peut-être étions tout simplement gêné de ce qu’il venait de se passer ? Mais cette idée m’effraya. Et si tout recommençait comme la dernière fois ? Et si Gaëtan regrettait de m’avoir embrassé ? J’avais un peu de mal à lui faire confiance à nouveau.
Lorsque notre gaité fut passée, Gaëtan se leva et marcha jusqu’à la porte sous mon regard craintif. La peur me prit au ventre. Mais il atteignit la porte et ferma le verrou avant de se tourner vers moi avec un sourire entendu. Puis, il revint vers mon lit où il s’allongea à côté de moi.
« Tu crois que ta mère se doute de quelque chose ?
- J’ai bien l’impression. »
Et sans plus de cérémonie, la bouche de Gaëtan retrouva la mienne. Nos langues s’unirent à nouveau avec toujours autant de douceur. La main malicieuse de Gaëtan se reposa sur mon pull et glissa lentement jusqu’à l’endroit où elle était avant d’être interrompue. D’un geste nonchalant mais assuré, il défit la boucle de ma ceinture et je souris de ce regain d’aplomb dont il faisait preuve, sans me décoller de ses lèvres. Il dut sentir mon amusement car il quitta ma bouche dans un baiser bref afin de me dévisager alors qu’il faisait sauter le bouton de mon jeans puis en descendre la fermeture éclaire. Une risette coquine éclaira son visage et il se pencha sur moi, reprenant mes lèvres et envahissant ma cavité buccale.
Du bout des doigts, il joua avec l’élastique de mon boxer avant d’y faufiler sa main pour s’emparer de mon début d’érection. À ce nouveau contact, je gémis dans sa bouche. D’un mouvement lent, il commença à me branler. J’ouvris timidement les yeux pour m’assurer de son expression. Il ne paraissait pas dégoûté par son geste et mettait tout son cœur dans notre baiser. Je refermai mes paupières profitant de la caresse qu’il me prodiguait et poussai un râle de plaisir, mes lèvres colées aux siennes. Je le sentis sourire de mon extase montante. Mon sexe gonflait entre ses doigts agiles. Ces mouvements étaient lascifs et je me retins de le supplier d’aller plus vite. Je ne voulais pas interrompre ce moment de volupté. J’étais toujours effrayé par l’idée qu’il réalisât ce qu’il faisait et qu’il me fuît à nouveau.
Mais loin de s’enfuir, il eut un sourire satisfait lorsque je jouis dans sa main. Son geste n’avait pas accéléré et me sentant venir j’avais quitté ses lèvres pour faire basculer ma tête en arrière d’extase. Il m’embrassa le menton et la gorge alors que mon sperme souillait sa main qui n’avait pas cessé son mouvement lent. Le souffle saccadé, je levai mes yeux vers un Gaëtan qui me souriait amoureusement. Puis, il se pencha sur moi afin de reprendre notre baiser. Sa main quitta mon pantalon pour se glisser sous mon pull et caressa mes flans pendant qu’il s’allongeait sur moi. Je sentis son érection à travers nos vêtements et ce contact m’électrisa. J’eus envie de le renverser et sans autre préliminaire, le chevaucher avec passion. Cependant, Gaëtan ne semblait pas vouloir se précipiter. Tous ses gestes étaient lascifs, amoureux. Il voulait prendre son temps. Aussi, je pris le parti de ne pas le bousculer.
La chaleur de nos deux corps m’envahissait et je commençai à avoir très chaud sous mon pull. Je repoussai doucement mon amant pour l’enlever et profitai de l’instant pour lui enlever son sweat. Puis Gaëtan reprit sa place sur mon corps fiévreux. Mes mains se faufilèrent sous son tee-shirt et effleurèrent son dos dont je sentais les poils s’hérisser sous mes doigts. Mon érection se faisait de plus en plus douloureuse alors qu’il jouait de ses hanches, frottant nos virilités l’une contre l’autre à travers le tissu de nos vêtements. Je me sentais doucement venir encore une fois et me décidai donc à entreprendre un mouvement. Je le fis basculer et me retrouvai sur lui. D’un geste lent, je lui ôtai son tee-shirt. Puis, j’enfuis mon visage dans son cou, stimulant l’une de ses zones érogènes ce qui eut pour effet de le faire gémir pour la première fois. Son râle de plaisir apparut comme une douce musique à mes oreilles.
Je fis glisser ma langue le long de sa gorge qui déglutit difficilement, jusqu’à son torse puissant. Je traçai un chemin humide sur son buste, effleurai ses muscles bondés de mes mains. Mes caresses lui extirpèrent divers râles de plaisir et de frustration. Je m’attardai sur son nombril, y insérant ma langue et mordillant les morceaux de chair tendre. D’un geste lent, je déboutonnai son pantalon et le fis glisser sur ses hanches pour le lui ôter carrément. Je pouvais voir la bosse que formait son sexe gonflé de désir qui, sur le point d’exploser, avait souillé son caleçon bleu clair. Tout aussi doucement, je libérai son membre dressé du sous-vêtement encombrant. J’y déposai quelques baisers tendres avant de lécher le suc qui s’en échappait.
Gaëtan tremblait et gémissait entre mes doigts et une idée complètement saugrenue – ou totalement romantique – émergea dans mon esprit. Peut-être que toutes mes relations passées, toute l’expérience que j’avais acquise jusqu’à ce jour étaient destinées à cet instant là, afin que je donne du plaisir à l’homme que j’aimais plus que tout ? Ridicule, non ? Mais cette idée me rendait heureux et quelque part, me déculpabilisa pour tout ce que j’avais pu faire à mes précédents partenaires.
Du bout de la langue, je vins taquiner son gland suintant. Puis, je traçai des sillons sur son membre érigé. Je fis preuve d’autant de lascivité que mon amant l’avait fait lorsqu’il m’avait donné du plaisir. Amoureusement, je fis glisser ma lèvre supérieure le long de sa verge puis en suçotai l’extrémité avant d’ouvrir d’avantage la bouche et de gober son sexe. J’enroulai ma langue autour du bout rose et lentement, descendit sur sa virilité qui gonflait dans ma gorge. Je contractai les muscles de mes joues tandis que je remontai mes lèvres sur son phallus. Jouant de ma langue et faisant appel à tous les muscles de ma cavité buccale, je fis plusieurs va-et-vient sur son membre au bord de l’explosion avec une délicatesse que je ne me connaissais même pas. Gaëtan passa une main tremblante dans mes cheveux et se mit à les caresser. Il se cambrait afin d’entrer au plus profond de ma gorge. Puis son jus me remplit le gosier et je m’en délectai avec gourmandise alors que je levai les yeux vers mon bien-aimé qui me regardait à travers ses paupières mi-closes, un sourire de bien-être illuminant son visage.
Une fois que j’eus fini de savourer le suc sucré et amer de mon cher et tendre, je m’allongeai sur lui et l’embrassai, heureux. J’étais plus que satisfait de notre étreinte amoureuse et ne m’attendais pas réellement à ce que nos ébats se poursuivissent, même si je bandais encore. Mais Gaëtan répondit à mon baiser avec ferveur et je le sentis se raffermir contre mon bas-ventre. Il faufila ses mains sous mon tee-shirt et s’attela à me dévêtir. Après avoir ôté mon haut, il fit glisser mon jeans et mon boxer sur mes hanches. Bien vite, je me retrouvai entièrement nu sur lui. Le contact de sa peau moite sous moi me fit frissonner de désir. Il laissa ses mains me prodiguer mille caresses sur ma nuque, mon dos, mes reins, mes fesses, mes bras, mes épaules. Chaque centimètre de peau qu’elles pouvaient atteindre ne restèrent inexplorés. Puis, il m’enlaça de ses bras m’attirant un peu plus à lui, si c’était encore possible. Je sentis dans son étreinte qu’il me voulait mais qu’il ne savait pas vraiment quoi faire, qu’il attendait que je prisse les choses en main.
Loin du besoin de rudesse dont j’avais eu envie avec Patrice et loin de l’expérience qu’avait Vincent, je ne me sentis pas capable de lui montrer comment me préparer afin que notre union se fît en douceur. Aussi, je décidai qu’il valait mieux le faire moi-même. Sans quitter sa bouche, j’étirai le bras vers ma table de chevet et j’en sortis du lubrifiant. J’ouvris à moitié les yeux afin d’observer Gaëtan qui ne fit aucun geste de recul bien que je le sentais hésitant. Continuant d’épier mon bien-aimé que l’embrassais, je mis du gel sur le bout de mes doigts et l’appliquai sur mon anus gonflé. Le contact froid du produit me fit frissonner et Gaëtan reprit ses caresses lascives.
J’entrai un premier doigt dans mon intimité, puis un second qui me fit quitter les lèvres de mon amant en me faisant cambrer. Ce dernier me lança un regard inquiet alors que je me mordais l’intérieur de la lèvre en faisant aller et venir mes propres doigts en moi. Gaëtan savait ce que je faisais et déposa de nombreux petits baisers sur l’ensemble de mon visage ce qui eut l’effet escompté. La souffrance se tut et je me décontractai. Bientôt je fus prêt à accueillir mon bien-aimé. Je me relevai pour le chevaucher pendant que Gaëtan ne se laissait de caresser mon torse amoureusement. D’une main, je l’aidai à entrer en moi et m’empalai sur toute la longueur de sa virilité en me mordant la lèvre. Mon amant s’assit à son tour et reprit ses petits baisers tendres sur mon visage et mon cou. Ce qu’il ne se doutait pas c’était qu’au moment même où il était entré en moi, ce ne fut pas un cri de douleur que je me retins de pousser mais de bonheur. J’étais tellement bien entre ses bras que j’aurai pu en pleurer.
Passant les bras autour de son cou, je m’appuyai sur ses épaules afin d’entreprendre de lent va-et-vient sur son sexe qui ne cessait de grossir en moi, m’emplissant entièrement. Gaëtan enroula ses bras autours de ma taille et m’aida dans mon entreprise en embrassant dans le cou. Je n’avais jamais connu ça. Même Vincent qui était toujours très doux, ne m’avait jamais donné un tel plaisir durant la pénétration. Là, je me sentais fondre pour ne faire qu’un avec Gaëtan. Mon cœur gonflait dans ma poitrine et battait au même rythme que celui de mon bien-aimé. Nos soupirs d’extase s’échappaient à l’unisson de nos bouches pulpeuses. Nos mouvements étaient lascifs, affectueux. L’expression « faire l’amour » prenait tout son sens. Nous nous aimions comme nous n’avions jamais aimé personne. Gaëtan passai de mon cou à mes lèvres avec tendresse. Mon propre sexe gonflait et suintait entre nos deux corps mais je l’oubliai. Je refusai que quoi que ce fut vint séparer notre éteinte sensuelle, pas même ma propre main. De plus, avec Gaëtan en moi, je sentais que je n’avais pas besoin de plus pour atteindre l’orgasme.
Notre union sembla durer une éternité avant que je ne me sentisse venir. Je sus que ce fut la même chose pour Gaëtan qui me serra un peu plus fort contre lui. Pourtant nous gardâmes notre rythme indolent. Mon amant enfoui dans mon cou, je basculai ma tête en arrière lorsque je sentis l’extase me submerger dans un gémissement extatique et j’explosai entre nos torses accolés. Instantanément, Gaëtan poussa un râle de plaisir en jouissant en moi. Nos souffles étaient haletants. Mon bien-aimé m’embrassa tendrement et nous tombâmes sur le lit avec douceur. Nos lèvres ne se quittaient plus. Gaëtan me serrait contre lui. J’étais bien et refusais qu’il me quittât. J’enfouis mon visage dans son cou, le baisant tendrement et le sommeil me gagna.
Le lendemain, je me réveillai tôt avec une certaine appréhension. Mais cette dernière disparut rapidement lorsque je constatai que Gaëtan n’avait pas bougé. Il était toujours sous moi et en moi. Il avait remonté les couvertures sur nos corps enlacés. Le plus doucement possible afin de ne pas le réveiller, je déposai un doux baiser sur ses lèvres légèrement entrouverte et repris ma place dans son cou avant de me rendormir.
Ce fut une main me caressant les cheveux qui me réveilla quelques heures plus tard. Je souris de plaisir lorsque le sommeil quitta peu à peu mon corps et que je sentis l’érection naissante de Gaëtan en moi. Il était toujours là. Mes paupières battirent péniblement, mes cils chatouillant la peau de son cou.
« Bonjour, » fit-il.
Je relevai la tête pour voir Gaëtan qui me souriait allègrement.
« Bonjour. »
Je l’embrassai tendrement.
« Tu veux que je me pousse ? Je dois t’écraser non ? » demandai-je après avoir réaliser qu’il avait supporter le poids de mon corps toute la nuit.
« Non. Je suis bien comme ça. »
Je lui souris et l’embrassai encore. Il resserra son étreinte autour de moi et me rendit mon baiser avec passion. Je le sentis se raffermir en moi. Je quittai ses lèvres.
« J’ai l’impression qu’hier ne t’a pas suffit, » dis-je amusé par le regard peiné qu’il me lançait, à présent. « Tu veux qu’on recommence ? »
Il se mordit les lèvres et acquiesça d’un signe de tête. Il passa une main derrière ma nuque et m’attira à lui afin de me donner un baiser passionné et fiévreux. Je me revigorai à cette nouvelle approche. Je serrai les muscles de mon anus autour de son membre qui n’avait pas quitté ma cavité. Je le sentis se gonfler en moi. Ce regain de vitalité m’amena à me redresser sans attendre. M’appuyant sur le ventre de mon amant, je commençai mes va-et-vient sur lui, d’abord lentement puis de plus en plus vite. Gaëtan effleurait mon torse du bout des doigts, puis devant mon accélération, il posa ses mains sur mes hanches et m’aida dans mes mouvements. Cette fois-ci, notre fusion était pure passion. Enfin, mon amant prit mon membre suintant d’une main et me branla au rythme de mes coups de reins. Comme la veille, je n’avais pas réellement besoin de cette caresse pour venir mais je ne fis rien pour l’en empêcher. Mon corps me brûlait. Je sentis mon visage s’empourprait alors que je rejetais la tête en arrière en souillant la main de Gaëtan de mon suc. Ce dernier explosa en moi tandis que mes muscles se resserraient sur son phallus. Je le regardai de haut, les paupières mi-closes avant de me pencher sur lui pour retrouver une nouvelle fois sa bouche.
Ce baiser l’excita, et je le sentis de nouveau se redresser en moi. Sans cesser de m’embrasser, il me fit rouler sur le côté et se positionna sur moi. Il me fit encore l’amour avant que nous nous endormîmes enlacés. Nous passâmes la journée sans nous décrocher l’un de l’autre, alternant entre ébats passionnés et sommeils réparateurs. Nous ne sentîmes même pas le besoin de nous nourrir. Nous nous dévorions l’un l’autre. Gaëtan ne quitta pas mon intimité de la journée. Ce ne fut que lorsque nous entendîmes la porte d’entrer se refermer bruyamment et ma mère nous signaler de sa présence que nous décidâmes de nous détacher l’un de l’autre. Devant l’étrange comportement de ma mère, je la soupçonnai d’être rentrée plus tôt et de nous avoir surpris dans les bras l’un de l’autre. Je ne partageai cependant pas mes soupçons avec mon amant.
Dehors, la nuit était tombée, peut-être même depuis plusieurs heures. Nous nous rhabillâmes et échangeâmes un dernier baiser avant de nous décider à quitter la chambre. Nous descendîmes dans la cuisine où ma mère sortait des plats pré-préparés du réfrigérateur. Gaëtan et moi nous tenions la main mais les cachaient derrière nos dos. Nous refusions de nous quitter mais ne souhaitions pas faire étalage de notre amour devant ma mère.
« C’est pas vrai. Vous avez rien mangé les garçons ! » s’exclama ma mère.
« On a commandé une pizza, finalement, » mentis-je.
Ma mère me regarda d’un air soupçonneux mais ne dit rien. Elle se tourna vers Gaëtan :
« Tu manges avec nous ce soir ?
- Si je ne vous ennui pas !
- Mais non, voyons. C’est toujours un plaisir de te voir ici. Allez mettre la table pendant que je fais réchauffer les plats.
Gaëtan et moi nous lâchâmes la main et sortîmes les couverts pour les installer sur la table du salon. Puis, nous attendîmes le repas, assis l’un côté de l’autre, nos doigts enlacés sous la table et nous chuchotant des mots d’amour. Ma mère apporta les plats chauds et nous mangeâmes dans la bonne humeur. Une fois que la table fut levée, Gaëtan et moi regagnâmes ma chambre mais ma mère interpella mon aimé alors que nous montâmes l’escalier.
« Tu dors ici, ce soir, Gaëtan ?
- Non, Madame. Je vais pas tarder à rentrer.
- D’accord, » fit-elle avant de disparaître dans le salon.
- Pourquoi ? » demandai-je dans un murmure plaintif alors que nous reprenions notre ascension.
« Il faut bien que je rentre chez moi, prendre une douche et me changer, » chuchota-t-il en réponse.
« Mais tu peux prendre une douche ici et je te filerai des fringues. »
Nous étions à présent dans ma chambre dont la porte était fermée. Il me sourit et prit mon visage entre ses mains pour m’embrasser.
« T’inquiète pas. Je rentre juste chez moi. Je vais pas disparaître, pas cette fois. On se voit demain de toute façon. »
Il prit ses quelques affaires qui trainaient dans ma chambre avant de me prendre la main et de m’entrainer à sa suite. Nous descendîmes l’escalier, non sans vérifier que ma mère ne se trouvait pas à portée de vue puis il m’amena jusqu’à l’entrée. Sans lâcher ma main, il jeta un dernier coup d’œil dans le couloir puis m’embrassa une nouvelle fois.
« J’y vais. On se voit demain, d’accord ? »
Je hochai tristement la tête.
« Au revoir, Madame Fabini, » cria-t-il à travers la maison.
« Au revoir, Gaëtan. Fais attention en rentrant.
- Promis, » fit-il avant de se reporter sur moi en chuchotant : « Allez, fais pas cette tête. Je t’aime d’accord. Et je ne reviendrai pas là dessus. »
Il lâcha ma main et me prit dans ses bras. Je m’accrochai à lui de toutes mes forces mais il se dégagea et m’embrassa une dernière fois avant d’ouvrir la porte et de disparaître. Une angoisse sourde me comprima les entrailles alors que je le regardais s’éloigner à travers la fenêtre de l’entrée. Qu’adviendrait-il le lendemain ? J’étais terrifié et ne souhaitais qu’une chose, que le temps s’arrêtât et que le jour suivant ne vînt jamais afin qui ne gâchât en rien mon bonheur absolu.
…
Et vous ?... Que pensez-vous qu’il se passerait.
Et vous ?... by LoalAnn est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
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