La musique, entêtante, vibrait dans l’air. Divers spots aux couleurs flamboyantes perçaient L’obscurité. Les raies de lumières parcouraient les corps en sueur, mouvant sur la piste. Les danseurs se déhanchaient au rythme effréné de la mélodie assourdissante diffusée par les caissons de résonance. Les âmes fusionnaient pour ne former plus qu’une masse dépareillée aux mouvements voluptueux. Une chaleur étouffante s’échappait des corps en syncrétisme.
Accoudé au comptoir, Lucas sirotait un whisky coca lançant un regard langoureux au jeune Apollon fraichement rencontré avec qui il fleuretait depuis un petit moment. Il posa son verre et plaça son bras sur l’épaule de ce dernier. Il se pencha à son oreille, lui susurrant quelques sous-entendus sur son postérieur de dieu grec. L’autre passa un bras autour de la taille de son partenaire, frôlant la courbe de ses reins, et lui répondit avec autant d’égards. Lucas sourit. Ce petit jeu de séduction lui plaisait. Pourtant quelque chose détourna son attention. Son Apollon regardait la piste avec intérêt. Il suivit son regard. Un jeune homme aguicheur dansait, pris entre deux corps charnels, dans un déhanchement explicite.
Lucas ne s’y attarda pas. Il se retourna vers son interlocuteur qui se léchait les lèvres devant ce spectacle exquis. Il finit son verre et en commanda un autre. À quoi bon insister ? Il ne devait pas être assez jeune ou assez excitant pour ce jeune éphèbe. Il tourna le dos à la piste. Il but son nouveau whisky coca d’une traite et s’éloigna du comptoir, se dirigeant vers le fond de la salle.
Anthony sentit la colère monter en lui. Pendant toute une semaine, il avait écumé les boîtes de nuit gay dans l’espoir de le retrouver. Dès qu’il l’avait repéré, il s’était arrangé pour être à portée de vue et avait aguiché deux jeunes hommes en chaleur, souhaitant attirer son attention. Mais, l’autre ne lui avait même pas lancé un regard. En revanche, il avait tapé dans l’œil de cet être insipide que l’autre tentait de séduire. Anthony repoussa les deux hommes qui le prenaient en sandwich et suivit sa proie qui s’éloignait. C’était la première fois qu’il faisait une chose pareille. Habituellement, il n’avait aucune peine à oublier ses partenaires et à passer à un autre. Cependant, depuis qu’il l’avait rencontré, il n’arrivait pas à se sortir de l’esprit ce corps qui lui avait fait connaître l’extase. La tête ou le cœur lui importait peu. Il ne s’intéressait qu’à une partie précise de cette anatomie. Ce n’était pas de l’amour ou une connerie dans le genre. Il souhaitait juste s’assurer qu’il n’avait pas rêvé ce plaisir, qu’il n’avait pas enjolivé ses souvenirs d’extase.
Anthony entra toilettes dont tous les urinoirs étaient occupés. En une seconde, il repéra les cheveux châtains de sa proie qui entrait dans une cabine. Il bloqua la porte d’une main. L’autre se retourna, surpris.
« Qu’est-ce… qu’est-ce que tu fous là, toi ? »
Le cadet poussa Lucas à l’intérieur de l’habitacle, sans répondre à la question qu’on venait de lui poser. Il ferma la porte derrière lui et plaqua le châtain contre la paroi. Il l’embrassa. L’autre essaya de repousser le torse puissant plaqué contre le sien, mais son cadet le tenait fermement. Le désir s’empara de lui par le biais de ces lèvres posées sur les siennes. Lucas n’eut plus envie de se débattre. Il se laissa submerger par ce baiser suave. Sa langue chercha sa jumelle. Elles s’entrelacèrent, fusionnèrent dans une danse lascive. L’aîné se sentit fondre. Ses mains quittèrent le buste musclé et se glissèrent derrière la nuque de l’autre. Le baiser se fit plus profond. Le châtain sentit son partenaire sourire contre ses lèvres. Ce dernier recula et le plus âgé lui lança un regard embué de désir.
Anthony le prit par la taille et le retourna.
« Hé ! Attends ! Qu’est-ce que tu fous ? » s’énerva Lucas, à voix basse.
Le plus jeune l’attrapa par les poignets, l’empêchant de se débattre et les plaça au-dessus de sa tête. Il colla sa bouche à son oreille. Son souffle fit frissonner l’aîné.
« À ton avis ?
- Non, mais ça va pas ! Dans un lieu pareil ! » murmura-t-il.
Les deux hommes pouvaient entendre les discussions et les allées et venues des clients de la boîte de nuit dans les latrines.
« Qui s’en soucis ? » rétorqua Anthony défaisant la fermeture du pantalon de son compagnon.
Le vêtement ainsi que le slip de ce dernier tombèrent au sol. Le plus jeune empoigna le fessier de son partenaire de sa main libre. Il glissa un doigt entre les deux protubérances musclées à la recherche de l’intimité tant désirée. Il y inséra son index. L’aîné gémit. Anthony sentit l’étau de chair se crispait sur lui. Sans attendre, il glissa un second doigt. L’autre ne protesta pas. Le plaisir était là, dissimulé derrière la douleur anodine. Tandis que l’on jouait en lui, il se souvenait de cet après-midi là où il avait rencontré le jeune homme. Il se remémorait de l’extase qu’il avait ressentie entre ses bras. Il avait envie de plus. Peu lui importait le lieu ou l’heure. Il avait envie de le sentir en lui.
L’excitation du brun se faisait douloureuse dans son jeans. Il allait enfin pouvoir savoir si ses souvenirs étaient réels. Il ôta ses doigts ce qui provoqua un autre râle de son partenaire. Il n’y fit pas attention, l’une de ses mains tenant toujours les poignets de l’autre, et il ouvrit sa braguette, libérant son sexe érigé. Puis, il sortit un préservatif de sa poche. Il en arracha l’emballage de ses dents. Il fit glisser le latex sur sa verge gonflée et se pencha à nouveau à l’oreille de son partenaire.
« Tu es prêt ?
- Oui. Dépêche-toi ! » supplia Lucas, dans un murmure.
L’autre le pénétra et l’aîné se mordit la lèvre pour s’empêcher de crier son bonheur. Il sentait ce sexe en lui. C’était tellement bon, meilleur que dans ses souvenirs.
« Ha ! Oui, c’est bien ça ! » fit Anthony d’une voix inaudible, profitant de la pression exquise autour de son pénis.
« Quoi ?
- Rien. »
Le plus jeune commença à bouger dans cet antre des plaisirs. Il lâcha enfin les poignets de son partenaire et posa ses mains sur ses hanches, mouvant en lui. Il fit de puissants va-et-vient, et l’autre se retenait pour ne pas hurler son délice. La violence des coups était si agréable. Anthony ne pouvait retenir ses râles roques à chacun de ses mouvements. Il ne voulait plus jamais quitter cette intimité miraculeuse. Le sexe prenait une toute autre dimension, une dimension charnelle, obscure, un monde d’addiction. Mais ce qu’il vivait à ce moment-là, était bien plus plaisant qu’une quelconque drogue. Anthony le savait, il en avait essayé quelques unes. Alors il ferait tout pour satisfaire son partenaire afin que ce dernier acceptât de le revoir. Il savait d’ores et déjà qu’il ne pourrait plus se passait de ce corps.
Les mains sur les hanches de Lucas, le brun l’emmena à s’installer sur lui, tandis qu’il s’asseyait sur la cuvette des toilettes. L’aîné poussa un petit cri de surprise mais se ressaisit aussitôt. Il n’avait pas fini. Il posa ses mains sur les genoux de son partenaire qu’il chevauchait et initia le mouvement de ses reins. L’autre colla sa tête dans son cou. Son souffle chaud et haletant le fit frémir. Lucas passa un bras derrière la tête de son compagnon et tourna son visage à la recherche des lèvres de celui-ci. Ils s’embrassèrent encore tandis que l’aîné bougeait sur la verge en lui. Ils n’arrivaient plus à respirer correctement. Le châtain délaissa la bouche de son partenaire pour se concentrer sur ses mouvements qui l’amenaient à l’extase. L’autre s’empara du sexe de son aîné et commença à le branler. Lucas ne put plus retenir sa voix.
La chaleur s’empara de lui. La jouissance était proche. Ses yeux s’embuèrent. Ses paupières s’affolèrent. Il pencha la tête en arrière et explosa. L’étau de chair se resserra autour du phallus d’Anthony qui se déversa dans son partenaire. Lucas posa sa tête sur l’épaule de son cadet. Ce dernier fit glisser ses doigts sur les lèvres pulpeuses de désir de son compagnon, tandis qu’ils tentaient de reprendre leur souffle. Il sourit contre la peau fine du cou de Lucas. Il l’entoura de ses bras.
Soudain, de grands coups furent frappés à la porte de la cabine.
« Hé ! Sortez de là, les mecs ! C’est pas un bordel ici ! »
Lucas reconnu la voix du videur de la boîte de nuit. Il se redressa.
« Ouais. Une minute, » hurla-t-il en réponse.
Il attrapa du papier hygiénique et prit la main de son partenaire, souillée de sperme afin de la nettoyer. Anthony rit doucement de ce geste. Puis, Lucas essuya son propre sexe dégoulinant du liquide blanchâtre. Enfin, il se releva. Tandis qu’il se penchait en avant pour attraper son pantalon sur ses chevilles, son cadet inséra un doigt dans son anus. Il gémit. Il se releva et tourna vers son compagnon qui lui lança un regard chargé de désir.
On tambourina encore à la porte.
« Hé ! Si vous n’avez pas fini, allez faire ça ailleurs ! Sortez de là. »
Anthony poussa un soupire de mécontentement et se retira de son partenaire qui put se rhabiller. Il se releva et ôta le préservatif qu’il jeta sans la cuvette. Il tira la chasse d’eau et ferma sa fermeture éclaire. Lucas ouvrit la porte et le videur eut un air surpris.
« Lucas ! Qu’est-ce que tu fous là ? C’est pas ton genre de faire un truc pareil.
- Désolé, Vic. Ça ne se reproduira plus.
- Y a intérêt. Et j’espère que vous n’avez pas tout dégueulassé. C’est moi qui nettoie les chiottes après.
- Non. T’inquiète. »
Le châtain se poussa pour laisser sortir Anthony. Le videur détailla ce dernier du regard.
« Ouais. Ben, je comprends mieux, maintenant, » dit-il, faisant un clin d’œil à l’aîné. « Bon, allez ! Filez tout les deux. »
Lucas ne s’était jamais senti aussi gêné qu’à cet instant. Il n’avait pas pour habitude de se faire prendre dans les toilettes des lieux publics, et en plus, on l’y avait surpris. Ils sortirent des latrines et Anthony glissa une main dans la sienne.
« Et si, on allait finir ça autre part ? » suggéra-t-il à son aîné.
« Ma voiture est sur le parking, » répondit-il dans un sourire.
Jamais il n’avait fait une chose pareille. Pourtant, à cet instant, il avait envie de sentir le membre chaud du brun en lui et il ne pouvait pas attendre. Mais cette idée ne sembla pas satisfaire son compagnon.
« J’ai plus de capote, » dit ce dernier, inquiet.
« On va chez moi alors ? »
Anthony acquiesça, soulagé. Devant ce visage, le plus âgé se sentit gêné.
« T’es pas amoureux de moi, au moins ? » s’assura Lucas.
L’autre eut un sourire amusé.
« T’inquiète. L’amour, j’y crois pas. Mais un cul comme le tien, j’en connais pas d’autres et c’est tout ce qui m’intéresse. »
Lucas fronça les sourcils. Il fut certain que son cadet ne lui mentait pas mais il ne savait pas s’il devait être outré ou honoré. Il haussa les épaules. Après tout, il s’en moquait. Il tira Anthony jusqu’à la sortie. Il sentit des regards envieux se poser sur lui. Le bel éphèbe qui s’exhibait plus tôt sur la piste de danse, lui tenait à présent la main et quittait les lieux avec lui. Lucas sourit. C’était la première fois qu’il se retrouvait être la cible de regards jaloux. Cette idée lui plaisait.
Les deux hommes quittèrent la boîte de nuit et traversèrent le parking jusqu’à la voiture du plus âgé. Sur le trajet menant à l’appartement de Lucas, ce dernier caressa le membre de son compagnon.
« Je voudrais pas que ça se ramollisse, » répondit-il au regard interrogateur de ce dernier qui sourit à sa remarque puis tacha de lui rendre la pareille.
Dès qu’ils entrèrent chez Lucas, ils se jetèrent l’un sur l’autre et poursuivirent leurs ébats, ne cessant qu’au petit matin. Ils firent l’amour, entièrement nus, pour la première fois. Ils apprirent à se découvrir. Anthony remarqua une cicatrice sous le téton de son compagnon. Durant leurs étreintes, il n’avait pu s’empêcher de l’embrasser encore et encore. Lucas, quant à lui, put voir les deux tatouages qu’arborait son cadet : un signe chinois sur la nuque et un symbole tribal sur l’épaule.
Lorsque les premières lueurs du jour pointèrent à travers les grandes fenêtres de la chambre, ils s’écroulèrent l’un sur l’autre, haletants et épuisés.
« J’en peux plus, » fit l’aîné.
L’autre se laissa choir à ses côtés. Lucas attrapa la télécommande de ses stores et les ferma.
« Tu me laisseras ton numéro de téléphone ? » lui demanda Anthony.
Le châtain se tourna vers lui, soupçonneux.
« Quoi ? » fit le plus jeune. « C’était le pied, non ?
- Qu’est-ce que tu attends de moi ?
- Que tu me satisfasses avec ton cul, c’est tout.
- Juste un plan cul ?
- Juste un plan cul. J’ai pas l’intention de me caser. Après tu fais ce que tu veux, avec qui tu veux. Je m’en fous.
- Tu sais que ça finit toujours mal ce genre d’histoire ?
- Arrête. On est pareil, non ? On veut pas s’engager, juste profiter de la vie. Alors, vu qu’on s’entend bien au lit, pourquoi on se reverrait pas ?
- Ok, » finit par accepter Lucas.
Après tout, il était vrai qu’il appréciait les performances de son cadet. Pourquoi aurait-il refuser ? Puis, il n’y avait aucune chance qu’il tombât amoureux de ce petit con qui ne connaissait rien de la vie. Il ne prenait pas trop de risques à le revoir. Si quelqu’un allait être blessé, ce serait son cadet, pas lui. Il était un homme de vingt-neuf ans qui avait connu plusieurs relations romantiques. La possibilité qu’il s’éprît qu’un aussi jeune homme était inconcevable. Et accepter de le rencontrer à nouveau ne faisait pas de lui son tuteur, il n’était pas responsable de ce garçon. S’il venait à souffrir de leur relation, il n’y serait pour rien. C’était son jeune amant qui le lui avait proposé, c’était à lui de prendre ses responsabilités. S’il se brûlait les ailes, ce n’est pas son problème. Il ne devait rien à ce gamin.
C'est parfois bien d'attendre by LoalAnn est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Basé(e) sur une oeuvre à lespetiteshistoiresdeloalann.blogspot.com.
Très très bons lemons !!!
RépondreSupprimerJuste pour info, (j'ai beaucoup d'amis gays), quand il n'y a pas de "backrooms" (lieu de "baise" des gays), ce sont les toilettes qui prennent le relais !
Dans ma province, y'a une boîte gay-friendly(mélange de gays et hétéros), tu peux être sure d'y trouver des "accouplements" à cet endroit !!!
Oh, mais j'en doute pas. Comme je ne doute pas que ça doit être pareil dans les boîtes hétéro (j'y suis jamais allé, donc j'en sais rien). Mais à l'origine, les toilettes ne sont pas faits pour ça, donc il est plausible qu'on vienne l'y en chasser dans le cas où ils les utiliseraient pour autre chose. Enfin, je pense, non?
RépondreSupprimerEt merci pour le compliment sur le lemon.
J'aime bien que ce soit le plus jeune, le plus mignon d'après les regards qui lui sont jetés dans la boîte de nuit qui court après un gars apparemment ordinaire. On dirait qu'il est vraiment accro et on ne souhaite que que ça continue.
RépondreSupprimerA ce moment là de l'histoire il n'est accro qu'au corps de l'autre. Il n'est pas question de sentiments.
RépondreSupprimerHey, je vais mieux alors je reviens pour la tournée des reviews =)
RépondreSupprimerJ'aime bien cette histoire, elle est ... Sans prise de tête. ( enfin pour moi parce que je suppose que pour toi c'est autre chose ^^ )
C'est bien qu'il n'y est pas de sentiments dès le départ, ça collerait pas avec l'impression que donne les personnages
( Et d'abord, l'idée des toilettes n'est pas si farfelue que ça crois moi ! )
Vivement la suite =)
Super lemon ! Et super chapitre aussi. J'aime leur passion "charnelle"... Au moins ça démarre fort =) Mais je me demande comment ces deux handicapés des sentiments vont gérer la suite lol...
RépondreSupprimerMerci pour vos com les filles.
RépondreSupprimerC'est clair que ça démarre fort ces premiers
RépondreSupprimerchapitres !
quelle chaleur !!
bon courage pour la suite !
Ha! J'ai prévenu en présentation de mon blog: je ne fais pas dans la dentelle donc c'est chaud, très chaud... Et puis, une relation basée sur le sexe qu'est-ce que tu veux raconté à part leurs parties de jambes en l'air?
RépondreSupprimerah mais .. c'est très bien comme ca...
RépondreSupprimercontinue de nous partager ton talent !
j'imagine la tête des clients au toilettes... Hi hi hi hi... je rigole!!^^
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