samedi 24 octobre 2009

Et vous ?... II (Fiction Yaoi) - Chapitre 08


Roland ne me lâcha pas de toute la soirée. Assis à mes côtés, tantôt il me tenait la main sous la table, tantôt me caresser la cuisse. J’avais l’impression d’être avec lui, comme un garçon et une fille seraient ensembles, et finalement, l’idée ne m’embêtait pas plus que ça. Je me retenais donc de l’embrasser en public et me consacrais à aider Roman à s’intégrer dans notre petit groupe. Comme son frère me l’avait dit, il était timide, peut-être un peu trop d’ailleurs. C’est à peine s’il ouvrit la bouche de la soirée, malgré tous mes efforts pour le faire participer aux conversations.
Au milieu de la soirée, tandis que je murmurai à Roman de se détendre un peu, son frère exerça une forte pression sur mon genou, qui me fit sursauter de douleur. Je lui lançai un regard furieux et il me fit un signe de tête afin l’inviter à le suivre. Nous nous levâmes et sortîmes du bar. Une fois à l’extérieur, il me prit par la main et me tira derrière lui. Il m’amena dans la ruelle peu éclairée où nous nous étions embrassés pour la première fois. Je ne reconnus pas tout de suite les lieux. Il me plaqua contre le mur et se jeta sur moi. Il prit mon visage dans ses mains et m’embrassa violemment. J’ignorai ce qui lui prenait mais l’envie de l’étreindre s’était faite grandissante toute la soirée. Par conséquent, je ne lui refusai pas ce baiser même si je souhaitais de la douceur. J’essayai de le calmer en lui caressant tendrement le dos. Il se rasséréna sous mes doigts. Puis, il s’écarta de moi et fixa son regard dans le mien. Une lueur de tristesse voilait ses magnifiques prunelles. Je l’enlaçai.
« Qu’est-ce qui t’arrive ?
T’en a que pour mon frère, ce soir, » murmura-t-il, sa tête dans mon cou.
Je ne pus retenir un esclaffement. Il s’écarta de moi et me lança un regard colérique. Je tentai de me calmer.
« Sérieux ? T’es jaloux de ton frère ?
Je te rappelle que je voulais passer la soirée juste avec toi. Et toi, tu ne m’as presque pas adressé la parole de la soirée et tu n’arrêtes pas de murmurer des trucs à son oreille, » s’énerva-t-il.
« Ok, » dis-je en le reprenant dans mes bras. « Alors essaye de voir les choses comme moi. On n’est plus tout le deux, maintenant que ton frère s’est réveillé. Donc, s’il se fait des amis, on pourra passer plus de temps tout les deux sans que tu ne te sentes coupable de laisser ton frère tout seul. »
Je mentais. Je n’avais jamais envisagé les choses de cette manière. Je souhaitai juste faire de Roman un ami et qu’il s’entendît bien avec nos camarades de classe. Je voulais l’aider alors que personne n’avait été là pour moi à mon réveille, mes amis m’ayant oublié.
Roland s’écarta de moi et glissa ses mains dans les miennes. Il fit une mimique qui traduisait sa surprise mais qui voulait également être moqueuse.
« Oh ! En fait, tu es machiavélique ! »
Je ris.
« Si tu veux. Puis, je te rappelle que tu voulais qu’on soit pote ton frère et moi.
J’ai jamais dit ça ! » se défendit-il avec une expression enfantine.
« Si tu l’as dit, la nuit que tu as passé chez moi.
Ah, oui ! Je me souviens de cette nuit, » fit-il dans un sourire lubrique.
Il s’approcha de moi et déposa ses lèvres contre les miennes. Je quittai ses mains afin de l’encercler de mes bras. Doucement, je sentis sa langue me chatouiller et je la laisser caresser sa jumelle. Je me laissai submerger par les sensations de ce doux baiser, profitant une nouvelle fois, de la chaleur de son corps contre le mien. Puis, il quitta mes lèvres et glissa dans mon cou afin d’y déposer quelques baisers tendres. Je frémis sous ses caresses.
« Tu peux venir chez moi ce soir ? » demandai-je.
Ce dont j’avais envie, c’était de m’endormir en le tenant dans mes bras. Je ne souhaitais pas aller plus loin. En revanche, je me doutais que Roland avait eu une autre idée en tête en entendant ma question. Je le sentis sourire contre ma peau.
« Ça peut s’arranger. »
Il m’embrassa encore.
~o0oOOo0o~

L’obscurité régnait tout autour de moi. Mes gémissements se répercutaient contre le manteau de velours noir de la nuit. Les battements de mon cœur résonnaient à mes oreilles, emplissaient ma tête. J’étais incapable de réfléchir. Des gouttes de sueurs coulaient le long de ma nuque. Mon corps tout entier tremblait tandis que des mains et des lèvres caressaient mon torse nu. J’étais paralysé. Allongé sur un lit, je ne pouvais me soustraire à ce bourreau qui avait fait de moi sa victime. Lentement, ces mains et ces lèvres descendaient vers mon sexe déjà gonflé. Une langue s’insinua dans la cavité de mon nombril. Je poussai un nouveau râle. Mes yeux étaient à demi-fermés. Cependant, l’obscurité ambiante m’empêcher de voir quoi que ce fût. Je ne pouvais que sentir et subir les attaques que l’on faisait subir à mon corps, dans un état de semi-conscience.
La langue quitta mon nombril et poursuivit sa course, toujours plus bas, toujours plus désireuse. Puis, je sentis un souffle chaud sur mon phallus demandeur de caresses. Je gémis encore. Les mains continuaient à prodiguer mille caresses à ma poitrine, si bien que je vins à me demander si mon bourreau n’était pas, en fait, mes bourreaux. Ma tête me tournait. Je me sentais sur le point de m’évanouir. Des doux baisers se posèrent sur mon membre excité. Un autre râle s’échappa de mes lèvres et résonna tout autour de moi. Je sentis une langue humide lécher mon sexe sur toute sa longueur avant de caresser le bout de mon gland. J’étais déjà au bord de l’explosion. Puis, des lèvres se joignirent à la langue sur cette petite partie de mon anatomie avant de me gober entièrement. Elles glissèrent le long de mon phallus. J’avais l’impression qu’on cherchait à m’aspirait. Mon plaisir était à son comble. Les lèvres remontèrent avec une lenteur désarmante. Puis, une main vint prendre leur place.
J’étais confus. Mon corps ne m’appartenait plus. Même si je ressentais ce que l’on me faisait avec intensité, j’avais l’impression qu’il ne s’agissait pas de mon propre corps. Pourtant, j’avais également le sentiment d’en être prisonnier. Mes yeux se voilaient au fur et à mesure que l’extase me submergeait. La main continuait à monter et descendre lascivement sur mon membre suintant. Les lèvres se posèrent sur mes bourses et les embrassèrent. Puis, elles les gobèrent avec avidité. S’unissant à elles, la langue caressa la peau tendre de mes testicules. Mon bien-être ne cessait de s’échapper par ma bouche en de petits soupirs extatiques. J’explosai enfin de plaisir. Mon souffle se fit court. Une sensation d’oppression pesait sur ma poitrine tandis que la main et les lèvres s’évertuaient à me redonner de la vigueur.
Je fus bientôt aussi excité que je ne le fusse avant d’éjaculer. Puis, les mains cessèrent de me caresser pour s’appuyer sur mon torse, y exerçant la pression d’un poids d’homme. J’ouvrai brusquement les yeux devant cet acte douloureux. Un éclat vert déchira l’obscurité. Je sentis ensuite quelque chose entourait mon phallus et descendre jusqu’à sa naissance. L’étreinte autour de ce dernier était si forte que j’avais l’impression qu’il allait se briser. Mais bien vite, l’étau se relâcha et la chaleur et le bien-être m’envahir. La pression sur ma poitrine se fit plus pesante tandis que l’étreinte autour de mon sexe remontait jusqu’à mon gland. Mes yeux s’embuèrent du plaisir qui m’envahissait.
Bien vite, d’autres râles se mêlèrent aux miens tandis que l’on faisait des va-et-vient sur moi. Je me délectai de ces gémissements si doux à mes oreilles. Je profitai de l’extase qui montait lentement en moi. Mon corps ne pouvait toujours pas bouger. Toutes mes sensations passaient par cette partie bien précise. J’étais en feu. Mes râles se firent de plus en plus présents. La jouissance s’empara de moi et j’explosai. Je sentis un liquide chaud éclabousser mon ventre.
Brusquement je m’assis dans mon lit et ouvrai les yeux de stupeur. La lumière du jour emplissait ma chambre. Je baissai les yeux sur mon bas-ventre pour me rendre compte qu’une main s’était glissée dans mon boxer. Je suivis le poignet puis le bras jusqu’à son propriétaire. Mes yeux rencontrèrent le visage souriant de Roland. Une lueur lubrique illuminait ses prunelles vertes. Je me laissai retomber sur mon oreiller et passai mes mains sur mon visage.
« Je me demande quel genre de rêve tu pouvais bien faire, pour pousser des gémissements aussi tentants, » me dit-il, caressant toujours mon sexe au repos. « Tu as joui deux fois. Est-ce que tu peux aller jusqu’à trois ? »
Je repoussai sa main et me levai.
« Tu vas où ?
Prendre une douche, » répondis-je sur un ton désappointé.
« Pourquoi tu ne reviendrais pas au lit, plutôt ? Je peux te faire plus de bien que ta propre main. »
Je baissai les yeux sur mon boxer pour me rendre compte que mon sexe était encore en érection. J’entrai dans la salle de bain et fermai la porte derrière moi sans dire un mot. Je fis couler l’eau chaude de la douche avant d’ôter mon unique vêtement et de m’engouffrer dessous. Je restai un moment à profiter du jet puissant frappant ma peau. D’une main, je m’emparai de mon sexe et tachai de me débarrasser de sa raideur. J’éjaculai sur le carrelage blanc. Je frappai du poing le mur de la cabine en poussant un juron.
Pourquoi avait-il fallu que je fisse ce rêve alors que Roland était là ? Je n’étais pas prêt à lui abandonner mon corps. J’avais trouvé un semblant de stabilité dans cette relation. Je m’étais habitué à nos baisers et nos tendres caresses. Pourtant, lui faire l’amour m’était encore inconcevable. J’avais envie de lui mais nos chastes cajoleries me suffisaient et me comblaient. Des larmes de frustration embuèrent mes yeux.
La veille, après notre discussion dans la ruelle, nous avions rejoint les autres. Puis, nous étions rentrés chez moi. Par chance, Roland était aussi fatigué que moi et nous nous étions endormis dans les bras l’un de l’autre après un simple baiser de bonne nuit. Je m’étais assoupi le sourire aux lèvres. Je n’attendais pas plus de notre relation. Mais ce rêve avait tout gâché et Roland allait me demander plus. Je n’étais pas prêt à le lui donner.
Je me lavai et sortis de la douche. Je m’habillai avant d’aller à la cuisine sans jeter un regard à mon ami, toujours dans le lit. Je m’attelai à préparer le petit déjeuner.
« T’as fini ? » fit Roland derrière moi alors que je l’entendais se lever. « Elle a été longue cette douche. »
Il s’approcha de moi et m’enlaça par derrière. Il embrassa ma nuque. Je me retins de le repousser. Je n’avais pas envie de ses caresses à cet instant mais ne voulais pas non plus le vexer ou provoquer une nouvelle dispute. Toutefois, je fis un mouvement sur le côté pour prendre quelque chose dans le frigo, et il me lâcha.
« Ok. Tu fais la gueule ou quoi ? »
Je ne répondis pas à sa question et il me tira par l’épaule afin de m’obliger à lui faire face. Je baissai les yeux. Il posa ses mains sur mon ventre et les glissa sous mon tee-shirt. Je le pris par les poignets l’intimant du regard de cesser. Il me lança un regard triste qui me fendit le cœur. Je baissai les yeux une nouvelle fois. Il fit rouler ses poignets sur eux-mêmes et prit les miens avec force. Je fus étonné par sa puissance. Je le vis sous un autre angle. Il n’était pas la petite chose fragile que je croyais qu’il était. Je le regardai avec étonnement. Une lueur de colère illuminait ses prunelles.
« Je m’en fous de ce que tu peux dire aux autres, ok ? Mais j’en ai marre de tes putains d’hésitations. Alors je veux que tu reconnaisses, maintenant et devant moi que tu es gay. Je veux que tu me le dises. Tu pourras continuer à jouer les hétéros quand il y a du monde, si tu veux. Mais je veux que tu me dises que tu es gay. Sinon, je me casse et tu ne me reverras plus jamais, ok ? »
Il avait parlé d’une voix forte et colérique. Je sentais qu’il ne plaisantait pas en me posant cet ultimatum. Je n’étais pas prêt à faire une telle révélation, même devant lui, cependant j’étais encore moins préparer à le perdre. Je cédai.
« Je suis peut-être gay, » murmurai-je en baissant les yeux.
« Peut-être ?
Ok, je suis gay, d’accord ? » criai-je presque en levant la tête. « Je suis gay. Ça te va comme ça ? »
Roland lâcha mes poignets et m’enlaça. Il déposa un rapide baiser sur mes lèvres.
« Ça me va, » me répondit-il en souriant.
Il m’embrassa encore avec plus de passion. Je me laissai emporter. Je frissonnai d’appréhension lorsqu’il passa ses mains sous mes vêtements afin de caresser mon ventre. Pourtant, je ne l’arrêtai pas. Plus que tout, j’avais peur de le perdre. Je savais que je ne pourrais pas le supporter.
« Eh ! Dude ! Ton téléphone sonne !... » résonna dans la pièce.
Je sautai sur l’occasion et reculai la tête.
« Ton téléphone ?
Laisse sonner, » répondit-il en s’approchant à nouveau pour m’embrasser.
« C’est peut-être ton frère, » dis-je plein d’espoir.
« Et alors ? » demanda-t-il en me défiant du regard.
Je hochai les épaules et m’avançai pour reprendre ses lèvres, faisant mine que cela m’étais égal. Il posa une main sur mon torse, me coupant dans mon élan et me lançant un regard étrange. Il se dirigea vers son téléphone et décrocha. Je poussai un soupire de soulagement.
« Allô !
Putain, tu fais chier. Qu’est-ce que tu veux ?
Ok, ok. Ça va. J’arrive. »
Puis, il raccrocha. Il commença à enfiler son jeans.
« C’était mon frère, » me dit-il. « Il avait pas l’air bien. Je dois le retrouver dans le parc près de chez nous. Tu veux venir ? »
J’acquiesçai et je mis des chaussures tandis que Roland finissait de s’habiller. Nous quittâmes mon appartement et Roland glissa sa main dans la mienne en m’envoyant un sourire heureux. Je lui souris à mon tour tandis qu’on descendait dans la rue.


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Basé(e) sur une œuvre à lespetiteshistoiresdeloalann.blogspot.com.

8 commentaires:

  1. Oh oh pauvre Roland, il est frustrant le Benjamin =)
    Je tiens à dire qu'a la place de Roland lors de la soirée, moi aussi j'aurais été jalouse, même si c'est mon frère, alors je comprends tout à fait sa réaction ^^
    Vivement la suite =D

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  2. La suite arrive bientôt et elle s'achève sur une note positive. Enfin, tu verras. Le prochain chapitre est déjà écrit, il faut juste que je le relise. Donc, je le posterai aujourd'hui ou demain.
    Mais je te rassure (ou pas) ce n'est pas encore la fin-fin.

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  3. Je comprends moi aussi la jalousie de Roland mais son frère jumeau vient tout juste de sortir du coma et d'une opération délicate où il aurait pu y rester. Il réagit comme si c'était loin derrière eux. Il reste quand même le personnage que je préfère de cette histoire. Il est franc, direct et à la fois charmeur et attendrissant.
    Benjamin fait des progrès. Je me demandais : il se voit dans le rôle de l'actif mais est-ce que Roland envisage les choses de la même façon?

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  4. Comme je l'ai dit dans une réponse à un autre commentaire. C'est évident que Benjamin est l'actif. En fait, la question se pose pas. Enfin, pour moi c'était évident compte tenu des stéréotypes yaoi auxquels je fais appel. Non?

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  5. J'ai retrouvé le message dont tu parlais. C'est vrai que pour un hétéro qui vire gay c'est peut-être plus facile à assumer d'avoir la position dominante. En fait, je voyais l'inverse par rapport à la personnalité de tes personnages : Roland est le plus sûr de lui, le plus entreprenant. Ceci dit, peu importe qui fait quoi du moment qu'ils finissent ensemble.

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  6. Ouais. C'est ça le but. Et pour la personnalité, moi je pensais que Benjamin avait le caractère typique du seme. J'ai du me fourvoyer. Oups!

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  7. De toute façon, en amour, toutes les possibilités sont envisageables. Tu n'as pas besoin de respecter des critères précis pour le seme et d'autres pour le uke.

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  8. Je sais, et en général, je préfère d'originalité mais sur ce coup là, les personnalités me sont venues toutes seules, et je pensais que j'avais suivis les stéréotypes. Enfin, c'est pas grave. T'en mieux, après tout. Ça prouve que c'est un peu inattendu. Je préfère ça comme ça de toute façon.

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