jeudi 22 octobre 2009

Et vous ?... II (Fiction Yaoi) - Chapitre 07


Lorsque nous arrivâmes à l’hôpital, le chirurgien était déjà sorti et expliquer la situation aux parents de Roland. On s’approcha. Du peu que je compris, il s’agissait d’une opération simple et tout c’était bien passé. Cependant, le réveille de Roman n’était pas encore assuré. La couple remercia le médecin et décida de rentrer.
« Je dors chez Benjamin ce soir, » fit mon ami.
Son père, tenant sa femme par les épaules, fit un signe de tête pour donner son consentement.
« Non ! » intervint Madame. « Ce n’est pas le moment d’aller batifoler avec son petit-ami. Il doit venir avec nous.
Laisse-le chérie, » fit l’homme d’une voix apaisante. « Bonne soirée les garçons. »
Il nous lança un sourire bienveillant avant d’amener sa femme avec lui. Nous les regardâmes s’éloigner puis Roland m’enlaça et je l’encerclai de mes bras à mon tour.
« Petit ami ? » demandai-je.
Je sentis mon ami se crisper. Il recula sa tête afin de me lancer un regard interloqué et soupçonneux.
« Non ! C’est pas vrai ! » s’exclama-t-il furieux. « Tu vas pas encore me faire le coup ? »
Il me lâcha et se retourna pour s’en aller. Cette fois-ci, je le retins. Je l’obligeai à me faire face et le pris dans mes bras.
« J’ai pas envie de me disputer avec toi, » lui dis-je. « Ce soir, on se la joue tranquille et demain, on en parle, d’accord ?
D’accord. »
Il enfuit sa tête dans mon cou et nous restâmes un moment à nous étreindre. Puis, nous allâmes chez moi. Nous mangeâmes en regardant un film. Nous discutâmes de tout et de rien sans aborder le sujet qui fâchait. En fin de soirée, nous allâmes nous coucher. Il ôta son pantalon ainsi que son pull ne gardant que son boxer et son tee-shirt pour la nuit. Je fis de même. Nous nous mîmes sous les couvertures et il se colla à moi.
« J’ai froid, » se plaignit-il.
Je le pris dans mes bras une fois encore. Il colla ses pieds contre les miens.
« Tes pieds sont glacés ! » m’exclamai-je, surpris. « C’est pas les filles qu’ont les pieds froids normalement ?
Ce doit être mon syndrome gay. »
Je souris à sa plaisanterie. Sa tête posée sur ma poitrine, je lui caressai nonchalamment les cheveux. Cette habitude que j’avais prise me plaisait. Au bout d’un moment, il leva la tête vers moi, et je baissai le menton afin de voir son visage.
« Tu m’as embrassé devant toute la fac.
Chuuut ! Demain, » fis-je en l’embrassant sur le front.
Il ne protesta pas et nous finîmes par nous assoupir. Lorsque je me réveillai, le soleil avait déjà inondé la pièce de sa douce lumière. Je sentis un poids sur mon torse et les souvenirs de la veille me revinrent en mémoire. Je baissai les yeux vers Roland pour me rendre compte qu’il était déjà réveillé. Les bras croisés sur ma poitrine, sa tête posée dessus, il me regardait, un air impatient sur le visage.
« Bonjour, » lui dis-je dans un sourire en m’étirant comme je pus.
« Tu m’as embrassé devant toute la fac. »
J’aurais dû m’en douter. Il ne laisserait pas tomber aussi facilement. Je le poussai et me levai. Mais qu’allai-je bien pouvoir lui dire ? Que je ne savais plus où j’en étais ? Que si je l’avais embrassé c’était parce que j’avais eu pitié de lui ?
« Je sais, » rétorquai-je.
« Et tes potes étaient là. Ils t’ont vu.
Je sais. »
Je m’approchai de la cuisine et mis la cafetière en route.
« Alors si ce n’est pas à cause de ce que les gens pourraient penser de toi, pourquoi tu t’obstines ? »
Roland se leva à son tour
« Je sais pas.
« Belle argumentation. Putain ! Mais tu ne peux pas te décider ? Et me dis pas "je sais pas", sinon je t’étrangle. »
Je préférai ne rien répondre et regarder fixement les gouttes noires tombées dans la cafetière. Roland se calma. Il m’enlaça. Je posai une main sur les siennes et la caressai. J’aimais tellement qu’il m’étreignît. J’appréciais de le savoir avec moi. Mais qu’en à y mettre un nom dessus, j’en étais incapable. Je n’avais pas envie de me poser de questions. Je ne pouvais pas mettre en mot sur ce que je ressentais. C’était au dessus de mes forces.
« Eh ! Dude ! Ton téléphone sonne ! » fit une voix numérisée. « Alors bouge ton gros cul et décroche. Eh ! Dude !... »
Roland et moi regardâmes d’où provenait la voix et mon ami me lâcha pour aller fouiller dans les poches de son jeans.
« Allô !
Roman ? C’est toi.

Oui, j’arrive. »
J’observai le visage de Roland s’illuminait au fur et à mesure de son conversation avec son interlocuteur. Un large sourire éclaira sa mine lorsqu’il raccrocha. Il avait visiblement oublié notre conversation et ne pensait plus qu’à ce qu’il venait d’apprendre. Je souris soulagé d’avoir un peu de répit mais aussi, heureux de le voir ainsi.
« Mon frère s’est réveillé, » m’expliqua-t-il en me sautant au cou.
Il m’embrassa rapidement avant d’enfiler son jeans en quatrième vitesse.
« Je viens avec toi, » déclarai-je en limitant.
« D’accord. Mais dépêche. »
J’eus juste le temps d’attraper mes clés et de fermer derrière moi. Roland était excité comme une puce. Il m’obligea à courir jusqu’à l’hôpital. Aussi, nous arrivâmes totalement essoufflés dans la chambre de son frère. Mon ami se jeta sur lui. Je restai dans l’encadrement de la porte, en retrait. Les parents des jumeaux étaient également présents. Je ne pouvais m’empêcher de sourire devant la joie de Roland. Il riait, enlaçait son frère. Il était magnifique, tel un enfant le matin de Noël.
« Depuis quand es-tu réveillé ? » demanda-t-il.
« Cette nuit. Les parents voulaient t’appeler mais je leur ai demandé si je pouvais le faire.
Tu m’as tellement manqué, » fit-il en enlaçant son frère encore une fois.
« Calme-toi Roland, » intervint la mère, inquiète. « Tu vas lui faire mal.
­­- C’est bon, maman. Je suis solide.
Allez, chérie. On va rentrer, » fit le père.
Quoi ? Mais je veux rester avec mon bébé.
Je sais mais il a besoin de se reposer et toi aussi, chérie. On repassera plus tard, » ajouta l’homme à l’adresse de son fils. « Et Roland, n’embêtes pas trop ton frère.
T’inquiète pas, p’pa, » répondit Roland en s’asseyant en tailleur au pied du lit. « Je serais sage comme une image. »
Le père sourit et emmena sa femme avec lui. Je leur fis un petit signe de tête pour les saluer lorsqu’ils passèrent devant moi. Ce fut à cet instant que Roman remarqua enfin ma présence.
« Et c’est qui lui ?
Oh ! Benjamin, approche, » m’ordonna Roland. « Roman, je te présente Benjamin. Benjamin, je te présente Roman, mon frère. »
Je m’approchai du lit et serrait la main du jeune homme.
« On ne se connait pas mais je t’adore déjà, » lui dis-je en souriant.
« Si c’est parce qu’on n’a pas pu finir notre conversation, ne t’inquiète pas. Tu n’y couperas pas, » intervint mon ami.
« Quelle conversation ? » s’enquît son frère.
« Je vais vous laisser entre vous. Vous avez pas mal de chose à vous dire je pense, » annonçai-je pour éviter la question. J’embrassai Roland sur le front avant d’ajouter : « On ne voit plus tard.
Ok. »
Je quittai la chambre, les cris de joie de mon ami résonnant derrière mon dos. Je n’eus aucune nouvelle de lui pendant plus d’une semaine. Je n’avais pas son numéro de téléphone et je me sentais gêné à l’idée de retourner à l’hôpital, d’autant plus que je n’étais pas certain que son frère y fût encore. Quelques jours plus tard, je le vis assis sur un bac de la faculté avec ce dernier. Il s’était coupé les cheveux et ressemblait de comme deux gouttes d’eau à son jumeau. Toutefois, je n’eus aucun mal à les différencier. Je n’aurai su dire comment, mais il y avait quelque chose qui faisait que je sus tout de suite qui était Roland.
Je m’approchai donc d’eux. Lorsqu’ils me virent, Roman se leva et s’empara de mes lèvres. Je le repoussai avec fermeté.
« Je croyais que ton frère n’était pas gay, » dis-je à mon ami.
« Il ne l’est pas, » me répondit-il tandis que Roman reprenait sa place à ses côtés. « C’est un truc entre nous. J’embrasse ses copines, il embrasse mes mecs. C’est comme un test avant d’aller plus loin dans nos relations respectives.
C’est pour ça que tu t’es rasé la tête ? » demandai-je en passant ma main sur ses cheveux courts mais toujours aussi doux.
« Tu n’aimes pas ?
J’aimais bien avant. »
Nous nous sourîmes et Roman racla sa gorge. Je me tournai vers lui.
« T’as pu t’inscrire à la fac’ ?
Non. Je suis là en tant que candidat libre.
Oh ! Et tu suis les mêmes cours que Roland ?
Non. Je préfère l’histoire à la psycho.
Cool. Je fais histoire moi aussi.
Hé ! Vous le dites si je vous dérange ! » s’exclama mon ami.
« Pourquoi j’ai l’impression que vous allez prendre un malin plaisir à me faire tourner en bourrique tous les deux ?
Nous, jamais, » répondit Roland d’un air faussement innocent. « Et sinon, quand est-ce qu’on peut se voir ?
Ben, je sais pas. Tes parents te laissent sortir Roman ? »
Il acquiesça.
« Ben, on pourrait sortir ce soir. Je peux demander à des potes de venir, comme ça tu pourras faire connaissance avec la promo.
Ça me va, » dit-il.
« Moi, ça me va pas, » intervint Roland en m’attrapant par le poignet.
Je me tournai vers lui en fronçant les sourcils d’incompréhension.
« Ce que je te demandai n’incluait pas mon frère.
Ha ! Ben, j’sais pas. Quand tu veux. D’ailleurs, tu me fileras ton numéro. Je ne l’ai toujours pas.
Tu évites la question. T’as pas envie de te retrouver avec moi ou quoi ? »
Je poussai un soupir d’irritation. Je n’avais vraiment pas envie de me disputer avec lui, encore une fois. Je ne souhaitais pas non plus aborder le sujet de notre relation devant son frère. Je pris une grande inspiration pour ne pas m’énerver.
« Disons que ce soir on sort tous ensemble et demain, on se voit que tout les deux. Ça te va comme ça ?
J’ai le choix ?
Non.
Ok, alors.
- Sur ce, il faut que j’y aille, » ajoutai-je. « J’ai cours. On dit ce soir à vingt heures devant le Flyerties ?
- Ok, » répondit Roland alors que Roman se levait.
J’embrassai mon ami sur le front, avant de rejoindre ma classe en compagnie de son frère.


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9 commentaires:

  1. a yé !! je suis a fond dans l'histoire moi !

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  2. Roland et Benjamin ont un point commun : ils sont aussi obstinés l'un que l'autre. Ils me font rire. Ils ne sortent pas encore ensemble mais on dirait déjà un vieux couple entre les chamailleries et les moments de tendresse.

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  3. Merci à toutes les deux pour vos commentaires et comme toujours, je suis contente que ça vous plaise.

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  4. J'aime bien l'obstination de Roland puis bon Benjamin est un peu frustrant mais ça fait tout son charme mais jl'ai déjà dit je comprend sa réaction =)

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  5. PS : & Roman est réveilééééé ! & Benjamin commence ( un tout petit peu ) à assumer ! ça c'est cool ! mdr on dirait une gamine qui découvre ses cadeaux ^^

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  6. Moi j'adore Roland. Il me plait bien. Puis quant à Benjamin, c'est la dernière fois que j'écris sur des hétéro qui virent homo parce qu'ils sont trop chiants à gérer et ils ne savent jamais ce qu'ils veulent.

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  7. LoalAnn : "Puis quant à Benjamin, c'est la dernière fois que j'écris sur des hétéro qui virent homo parce qu'ils sont trop chiants à gérer et ils ne savent jamais ce qu'ils veulent."

    MORTE DE RIRE !!! Ce sont tes personnages, hein, tu en fais ce que tu veux ! MDR !!!

    J'ai trouvé cet épisode très frais et très gai !

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  8. moi je dis que benjamin a peur detre un uke ms en fait ce sera un seme!

    enfin on verra ce que tu vas nous concoctter

    désolée ne pas m etre relue pr le msg du chp6..(je parlais du chap avec ton comm de soi disant sadique!, et c'est pas sopinet ms soient que je voulais mettre. (qu ils se soient endormi sur un baiser))
    tout ca parce que je me suis pas relue..

    merci pour le suite !!!

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  9. Alors Alfgard, pour te répondre, je dirai que c'est un truc un peu spécial. Justement, tu établis les caractères de tes personnages mais ensuite, ce sont eux qui font l'histoire. C'est pour cela qu'écrire sur un hétéro fait que ça condition d'hétéro t'empêche un peu d'avancer et de faire en sorte qu'il devienne gay. J'ai eu le même problème avec Pierre dans L'Autre. Enfin, je parle de ça dans le sujet de discussion que j'ai mis sur Facebook.
    Et pour répondre à tam, pour moi, Benjmain a toujours été le seme. Il n'a aucune raison que ce soit le contraire. Ce qui le retient ce n'est pas cela, c'est justement le fait qu'à la base, il est hétéro et que son monde est complétement bouleversé et qu'il a du mal à se faire à l'idée que maintenant il est gay.

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