dimanche 6 septembre 2009

Et vous ?... (Fiction Yaoi) - Chapitre 05


Puis, à la mi-octobre, ma mère revint enfin à la maison. Ça faisait un moment qu’elle allait mieux mais les médecins voulaient s’assurer qu’elle ne replongerait pas, une fois rejoint dans l’environnement familial. Enfin, avec le retour de ma mère, ma vie reprit son cours normal. Mais ce qui était arrivé l’avait changé. Cependant, au lieu de devenir plus sévère pour protéger ses petits bébés, comme je m’y attendais, elle se fit plus laxiste. Elle disait qu’elle espérait que comme cela nous nous rendrons compte par nous-mêmes que si elle avait été aussi sévère c’était pour notre bien et qu’en l’étant moins, nous n’aurions pas envie de lui désobéir dans le seul but de la défier.
Quand elle avait dit ça, je lui avais répondu que je l’aimais, que je savais ce qu’elle avait fait pour nous et que je ferais attention à moi. Ethan l’avait pris dans ses bras en lui disant qu’il l’aimait et qu’il n’avait jamais cherché à lui faire de la peine.
Notre vie s’écoula tranquillement et mon frère retourna à l’université. Il emménagea dans un petit studio non loin de sa faculté, dans une ville voisine. Il n’y avait pas d’université là où nous vivions, juste un IUT. Et bien vite, Ethan cessa de revenir tous les week-ends. Il s’était fait des amis et avait autre chose à faire que de nous rendre visite toutes les semaines. Ma pauvre mère en était peinée mais ne dit rien. Moi, j’adorais mon grand frère mais ne pas le voir ne me dérangeais pas plus que ça. On s’appelait régulièrement pour prendre des nouvelles et c’était suffisant.

Mais revenons un peu sur Gaëtan. Je voyais de moins en moins mon meilleur ami. Il passait son temps à roucouler ou à se disputer avec Dora. C’était effrayant. Et finalement, petit à petit, on en finissait par ne plus se parler, même au lycée. Il restait avec sa petite-amie durant les pauses et pendant les cours, on s’était tellement éloigné l’un de l’autre que même si nous nous asseyons toujours côte à côte, nous n’avions plus rien à nous dire. En plus, cette année-là, pris d’un acquis de conscience, je me mis à suivre les cours correctement et ne demandai plus les notes de Gaëtan. Je crois que cela l’avait beaucoup peiné parce qu’il adorait me rendre ce service, m’être utile si on peut dire. Mais malgré tout, nous refusions encore de dire que nous n’étions plus amis. Il était toujours mon meilleur pote et j’étais toujours le sien.
Aussi, ce fut pour cela qu’il m’invita, avec une bonne moitié de notre classe, à fêter son anniversaire chez lui, au début du mois de décembre. Avec cette soirée, vint un problème qui me fendit l’âme. Si les deux années précédentes j’avais trouvé des idées géniales pour faire plaisir à Gaëtan, cette année là, je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais pouvoir lui offrir. J’avais l’impression de ne plus me connaître. Et pourtant, je n’arrivai pas à l’oublier. Je l’aimais toujours de tout mon cœur. Toutefois, je repensais de plus en plus à Julien. Je ne savais pas pourquoi mais son visage souriant et son regard amoureux me revenaient souvent à l’esprit. Une fois je me dis même que je pourrais retourner le voir, reprendre où nous nous en étions arrêté. Mais je rejetai vite cette idée. Je ne pourrais jamais tomber amoureux de Julien et sortir avec lui en pensant à un autre était tout bonnement cruel. Je ne pouvais pas lui faire ça. Même si, ayant perdu les bras de mon meilleur ami, j’avais besoin d’en trouver d’autres, je ne pouvais pas me résoudre à lui faire encore du mal.
J’allai donc à la fête organisée par Gaëtan avec le DVD d’un film dont nous n’avions jamais pu parler mais que j’aimais bien, en guise de cadeau. J’espérais que ça lui plairait, or étant donné que nous avions les mêmes goûts, il y avait des chances. Quand il ouvrit son présent, il me balança un simple « merci » sans grand enthousiasme. J’avais envie de pleurer. Au lieu de ça, je me noyai dans l’alcool. Gaëtan pelota sa Dora toute la soirée ce qui eut pour effet de me déprimer d’avantage. Je finis par m’éloigner de la foule et je m’isolai dans une chambre vide de la maison. Je fus rejoint par un gars de notre lycée que je ne connaissais pas, si ce n’était de vu, un ami de Dora sans doute. Sans préambule, il ferma la porte à clé et s’assit sur le lit où j’étais allongé. Je le regardai sans rien dire et il se pencha sur moi pour m’embrasser. Il n’avait pas le savoir faire de Julien mais n’embrassait pas trop mal.
Ne me posant aucune question, je le tirai à moi. Il s’allongea à côté de moi et passa une main sous mon pull. Je ne su pourquoi mais j’avais de plus en plus envie de pleurer mais je n’en fis rien. Je me laissai porter par le moment et lui enlevai sa chemise et le tee-shirt qu’il avait en dessous. Il caressa mon torse nu tendrement. Ce geste me fit monter les larmes aux yeux. Cependant, je les retins comme je pus. Ce n’était pas le moment de me laisser aller à une vague de chagrin. Je ne voulais pas de sa tendresse. Je voulais qu’il me prenne. Je voulais que ce soit animal, violent, sans sentiment, sans pudeur.
Tout en continuant de l’embrasser, je tâtai sa virilité avec fermeté à travers le tissu de son pantalon, dont, bien vite, je défis les boutons. Sans même lui octroyer d’autres cajoleries, je quittai sa bouche pour prendre son pénis érigé entre mes lèvres. Sans aucune douceur, je le pompai rudement. Mais cela ne semblait pas lui déplaire. Son membre prenait de l’ampleur dans ma gorge. Quand je sentis qu’il allait venir, je me dégageai et le branlai furieusement. Je ne le connaissais pas ce mec, je n’allais pas tenter le diable, tout de même. Il éjacula dans ma main que j’essuyai sur les draps à défauts d’autre chose.
« Tu as une capotes ? » demandai-je.
Il me fit non de la tête. Je me laissai tomber sur le lit, à côté de lui, en poussant un soupire de déception. Ça ne serait pas pour ce soir. Il vint se coller à moi. Mais je n’avais pas envie de ça. Je le regardai méchamment mais au lieu de s’écarter, il me prit la bouche et y fit tournoyer sa langue. Il fit glisser une main sur mon bas ventre et commença à masser. Je ne bandais pas. Je poussai sa main et m’écartai de lui.
« Pas sans capote.
Il y a plein de chose qu’on peut faire sans capote. »
Je le savais mais ça ne m’intéressait pas à ce moment-là. Toutefois, je le laissai dézipper mon jeans et me branler. Il m’embrassa dans le cou, frottant sa virilité contre ma cuisse. Je n’étais pas dans l’acte et fermai les yeux pour m’imaginer dans les bras de Gaëtan. De cette simple pensée, je me raffermis entre les doigts de mon amant.
Il s’installa sur moi et fit bouger ses hanches afin que nos sexes frottent l’un sur l’autre. Il vint avant moi. Vraiment, c’était un piteux amant. Il fit glisser sa langue sur mon torse tout en me regardant pour voir mes réactions mais je fermai les yeux et songeais à mon meilleur ami. Il lécha mon phallus et j’eus une bonne surprise. Au moins pour ça, il était doué. Il me fit jouir deux fois avec ses lèvres et sa langue. Puis, il se rallongea sur moi. Il voulait un câlin sans doute mais, je n’en avais pas eu assez. Faisant passer une main entre nos deux corps, je pris nos sexes et les branlai. Ils ne tardèrent pas à se mettre au garde-à-vous et nous jouîmes ensemble cette fois. Enfin satisfait, je le poussai et il roula à mes côtés. Je lui tournai le dos et m’endormis sans me soucier de ce que pouvait penser mon amant.
Le lendemain matin, les rayons du soleil transperçaient les rideaux et éclairaient la chambre de sa douce lumière. L’humidité d’une langue dans mon cou ainsi qu’un corps qui se collait à moi, me réveillèrent.
« T’es réveillé ? » me fit-il.
« Ouais.
Je vais essayer de trouver une capote. Tu m’attends ? »
Avant même d’attendre ma réponse, il sauta du lit, remit son jeans et sortit en fermant la porte derrière lui. Je me positionnais sur le ventre, tournant la tête vers la partie la plus sombre de la pièce et me rendormis. A nouveau, je sentis un corps lourd peser sur mon dos et une bouche tracer un chemin de baiser de mon épaule jusqu’à mon cou.
« Alors tu as trouvé ? » demandai-je en souriant mais sans ouvrir les yeux.
« Trouver quoi ? » murmura-t-on à mon oreille.
Je sursautai et me dégageai vivement. Gaëtan me regarda étonné. Il semblait encore saoul de la vieille.
« Putain mais qu’est-ce que tu fous ? » m’énervai-je.
« Ben, qu’est-ce qu’y a ? Ce mec t’a tellement fait jouir que tu ne veux même plus de moi ? »
Il commençait à tirer doucement sur les draps qui cachaient le bas de mon corps.
« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Vas dessaouler ailleurs.
Ben quoi, j’ai même pas droit à une petite turlutte. Je suis sûr que t’es doué pour ça.
Ça va pas la tête. Gaëtan qu’est-ce qu’y te prend ? Où est Dora ?
Elle dort. C’est bon, on lui dira rien. »
Il était à quatre pattes sur le lit et s’avançait dangereusement vers moi qui m’étais acculé contre le mur. Il se plaça sur moi, rapprochant son visage du mien. Il était si près que je pouvais sentir son souffle chaud et alcoolisé sur mes lèvres. Mes yeux passaient de sa bouche à son regard profond. Je n’osai bouger. Il était tellement tentant. Mais l’état dans lequel il était m’empêchait de faire le moindre mouvement. Ce n’était pas l’homme dont j’étais amoureux, juste un double ivre. Je ne reconnaissais plus mon meilleur ami. Depuis, qu’il sortait avec cette garce insaisissable, il avait tellement changé.
Ce fut ce moment là que mon amant de la veille choisit pour nous interrompre et ouvrit la porte à la voilée.
« J’en ai trouvé un, » fit-il triomphant en exposant sa trouvaille.
Gaëtan et moi nous tournâmes d’un même mouvement vers le nouvel arrivant qui perdit instantanément son sourire en nous voyant.
« Bon, je crois que je suis de trop, » maugréa mon meilleur ami et le relevant avec peine.
Il tomba du lit et mon amant se précipita sur lui pour l’aider à se relever. Mais il le repoussa.
« C’est bon, c’est bon. J’ai pas besoin d’ton aide. »
Il se remit sur ses pieds avec difficulté sous le regard attentif de mon partenaire d’une nuit et sortit de la pièce en titubant. Moi, je n’avais pas bougé. J’avais regardé la scène dans un état second. Que ce passait-il bon sang ? Comment les choses avaient-elles pu tourner comme ça ? Qu’arrivait-il à Gaëtan ?
Lorsque mon amant – dont j’ignorai toujours le nom – se tourna vers moi, je ne lui laissai pas le temps de dire quoi que ce soit.
« Je dois y aller. »
Je sautai du lit et me rhabillai en quatrième vitesse avant de fuir les lieux à toutes jambes sans jeter un œil derrière moi. Quand je rentrai, je m’enfermai dans ma chambre. Je n’avais plus du tout envie de pleurer. J’étais encore sous le choc de ce qu’il venait de se passer. Il fallait que je parlasse à quelqu’un. Je postai un topic sur un forum gay et lesbien mais la réponse se faisait attendre et j’avais besoin d’une réponse tout de suite. Je décidai donc d’appeler mon cousin, seul au courant de mes histoires de cœur. Il décrocha d’une voix ensommeillée. Je regardai l’heure. Il était neuf heures. Je m’excusai de l’appeler si tôt un dimanche et lui dit que j’avais vraiment besoin de parler à quelqu’un. Il m’invita à poursuivre et je lui racontai tout ce qu’il s’était passé avec Gaëtan depuis la dernière fois j’eus vu Paul. Il m’écouta attentivement pendant que des larmes de frustration coulées sur mes joues. Il essaya de me consoler tant bien que mal mais ne trouva pas de réponse claire à m’apporter. Une fois calmé, nous nous dîmes au revoir.
Le lundi suivant, Gaëtan m’évita toute la journée. Il était bien décidé à fuir ce qu’il s’était passé et je n’avais pas le courage de le mettre aux pieds du mur. Je le laissai donc faire. En fin de journée, j’allai retrouver mon amant du week-end. Il était assis dans un couloir à discuter avec un groupe d’amis à lui devant une salle de classe qu’ils venaient sans doute de quitter.
« Je peux te parler ? »
Il me regarda, hésitant. Voyant ma détermination, ses camarades nous laissèrent.
« On se voit demain Patrice, » firent-ils avant de longer le couloir en direction de l’escalier.
Le corridor se vida, entièrement. Le dit Patrice ne bougea pas et leva ses yeux vers moi.
« Ça te dirait qu’on finisse ce qu’on a commencé samedi ? » lançai-je.
Il baissa la tête.
« Ecoutes, j’ai vraiment pas envie…
C’est pas ce que je te propose, » le coupai-je.
Je savais très bien ce qu’il voulait dire. Il ne voulait pas faire partie de ma vie en bataille. Il ne voulait pas se trouver entre Gaëtan et moi. Il ne voulait pas s’embourber dans tout ça.
« J’en ai pas envie non plus. Je te propose juste un coup vite fait. Et en plus, j’ai ce qu’il faut cette fois. »
Je sortis un préservatif de ma poche en lui souriant. Il me regarda, encore un peu hésitant puis se leva. Il me tendit une main que je pris et m’entraîna jusqu’aux toilettes. Les bâtiments étaient presque vides à cette heure de la journée. Quelques élèves avaient encore une heure de cours, mais au vu du silence qui régnait, je présumai que ce ne fut pas le cas à cet étage.
Nous nous enfermâmes dans une cabine et nos bouches se retrouvèrent, nos langues s’enlacèrent. Sans attendre, je le plaquai contre la porte avec mon propre corps, me serrant contre lui. Puis, je défis sa ceinture et fis tomber son pantalon sur ses chevilles. Je passai une main dans son caleçon et pris sa virilité qui s’engorgea entre mes doigts. Son sous-vêtement alla rejoindre son pantalon et, m’agenouillant face à lui, je pris son sexe dans ma bouche. Je le suçai doucement, jouant de ma langue avec son gland, faisant aller et venir ma main sur son phallus. Il se mordit les lèvres pour étouffer ses gémissements qui se répercutaient dans la pièce vide. Je me dégageai et continuai à le branler de plus en plus vite. Il jouit dans ma main mais je ne le lâchai pas pour autant. Je voulais qu’il me prenne.
Pendant que je le caressai d’une main, j’aspirai ses testicules avec avidité. Son sexe ne tarda pas à retrouver toute sa vigueur et je ressortis le préservatif que j’avais rangé dans ma poche. Je me débarrassai de l’emballage. Je déroulai le latex sur son membre érigé, avant de me relever et d’ôter mon jeans et mon boxer noir. Je m’appuyai contre le mur en me penchant en avant pour lui offrir mon intimité. Il se colla à moi, m’embrassant l’épaule et je sentis son pénis frotter entre mes fesses. Il fit glisser un doigt dans mon anus. Je repoussai sa main.
« Non !
Quoi ? Comme ça ? » s’étonna-t-il.
« Oui. »
J’avais besoin que ce soit brutal, animal. J’avais besoin de sentir la douleur d’un sexe dur en moi.
« T’es vraiment un mec bizarre, » fit-il en entrant en moi d’une seule poussée.
Je me mordis la main pour étouffer un cri de douleur et me cambrai. Il ne bougea plus. Je pleurai sous la géhenne.
« Ça va ?
Oui. Vas-y. »
Il commença à bouger en moi doucement, mais je lui donnai déjà des coups de reins afin qu’il accélère le mouvement. Il suivit mon rythme. J’avais mal mais c’était bon. Cette douleur m’emmena au septième ciel et sans que je n’ai eu à me toucher j’éjaculai contre le mur. Mon amant ne tarda pas à faire de même en moi. Il s’appuya contre mon dos, tentant de reprendre son souffle. Puis, il fit un mouvement pour se dégager mais je le tirai à moi d’une main.
« Restes un peu comme ça, s’il te plait. »
Sans un mot, il se pencha sur moi et toujours face au mur, je tournai la tête pour l’embrasser. Ce fut un long baiser. Je ne voulais pas que ça cessât. Je voulais rester comme cela, ce que nous fîmes pendant un moment pendant lequel, il n’arrêtait de m’embrasser ou de me déposer des petits baisers tendres dans le cou et sur la nuque. Ce n’était pas ce dont j’avais envie mais je le laissai faire, terrifié à l’idée qu’il quittât mon intimité.
Puis, la cloche sonna la fin de la dernière heure de cours et il se dégagea. Nous nous rhabillâmes et quittâmes le bâtiment sans croiser personne. La cour était déserte. Tout le monde s’était précipité pour rentrer. Nous sentant seuls au monde, il me prit la main pour traverser l’enceinte du lycée. Je le laissai faire. S’il avait besoin de ça, pourquoi pas ? Il s’était bien plié à mes caprices sans rien dire.
Nous sortîmes de l’établissement et nous figeâmes devant ce qui nous attendait. Gaëtan était là et nous regardait. Je n’aurai su déchiffrer son expression à ce moment là. Ses yeux dévièrent sur nos mains enlacées et sans dire un mot, il tourna les talons et s’en alla.
Patrice me lâcha la main et me fit face.
« Je ne poserai pas de question. On est d’accord, ça s’arrête là. »
Je lui souris et l’embrassai sur la joue en me mettant sur la pointe des pieds parce qu’il avait vingt bons centimètres de plus que moi.
« Merci. »
Je lui dis au revoir et m’en allai à mon tour. Que ce passait-il donc dans la tête de Gaëtan ?

Et vous ?... Qu’en dites-vous ?



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Basé(e) sur une oeuvre à lespetiteshistoiresdeloalann.blogspot.com.

1 commentaire:

  1. Moi je dis ... JAaaaaaaa-LOU !!! ^^

    J'aime beaucoup cette histoire où je peux trouver un peu de la psychologie du héros sans tomber dans les clichés ennuyeux. La manière de raconter ton récit est très plaisante et je suis loin de m'en lasser.
    Merci encore pour cette histoire, j'ai hâte de poursuivre ma lecture.

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