dimanche 6 septembre 2009

Et vous ?... (Fiction Yaoi) - Chapitre 04


Mot de l'auteur : Je sais que cette scène ne sert pas à grand-chose mais j’avais envie de le faire. Je me suis éclatée à l’écrire. C’est un truc que j’ai toujours voulu faire donc je vis un peu par procuration à travers mes personnages.

Puis, un après-midi, Gaëtan déboula chez moi, furieux. Il avait perdu l’habitude d’y passer toutes ses nuits depuis que sa petite-amie l’accaparait. Je le fis s’asseoir sur mon lit et lui demandai de se calmer et de m’expliquer ce qui lui arrivait.
« Je me suis disputé avec Dora.
C’est pas grave. Ça s’enragera.
Non, mais tu comprends pas. C’était notre première dispute. Je sais pas quoi faire pour arranger les choses, » s’énerva-t-il en me regardant, désespéré, me sembla-t-il.
Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Elle voulait me présenter à ses parents. On devait passer l’après-midi ensemble et dîner avec ses parents ce soir. Et quand elle m’a ouvert la porte, elle a commencé à s’énerver, en me disant que j’aurais pu faire un effort vestimentaire et tout et moi, je voyais pas pourquoi elle s’énervait pour ça et le ton est monté et je suis parti. Aides-moi, s’il-te-plait !
Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? »
Ce n’était pas de ma faute si sa copine était une véritable c… superficielle.
« Relooke-moi ! » fit-il enthousiaste.
« Quoi ?
Relooke-moi. Dora n’arrête pas de dire que tu t’habilles trop bien et que t’es trop cool.
Quoi ? Non.
Mais pourquoi ?
Mais enfin, si elle sort avec toi, c’est pas pour ton look qu’en même. T’es bien comme t’es, » mentis-je. « Je vois pas pourquoi tu devrais changer pour elle !
Mais elle veut pas présenter un pouilleux à ses parents, c’est tout.
Mais t’es pas un pouilleux !
Ben… un peu si. Toi, t’es toujours super classe. Moi, je sais jamais comment m’habiller. S’il-te-plait ! »
Le ton suppliant qu’il venait d’employer fit fondre ma détermination. Je ne pouvais pas lui résister bien longtemps.
« Ok. Je vais le faire.
C’est vrai ? Merci, » dit-il en me sautant dans les bras.
« C’est bon calmes-toi, » fis-je en me dégageant. « Bon allez. On va dans la salle de bain.
Dans la salle de bain ? Mais pourquoi ?
On va s’occuper de tes cheveux.
Ben qu’est-ce qu’y ont mes cheveux ?
Pose pas de question et viens avec moi. »
Comment dire à mon bien-aimé qu’il avait la pire coupe de cheveux du monde qui ne le mettait pas du tout en valeur. Sa coiffure avait tout du Severus Rogue, si vous voyez ce que je veux dire.
Je l’entraînai donc dans la salle de bain et lui lavai les cheveux. Je profitai de cet instant pour lui masser le cuir chevelu et faire glisser mes doigts dans sa chevelure soyeuse. C’était la première fois que je faisais ça. Avant ce jour, je n’avais jamais osé lui toucher les cheveux. Je fus surpris de me rendre compte qu’en fait ses cheveux n’étaient pas gras. Ils étaient juste plus sombres sur le sommet du crâne qu’aux pointes. Quand il commença à râler, se plaignant qu’il était dans une position inconfortable, la tête au-dessus de la baignoire, je le rinçai rapidement. Je le laissai se sécher les cheveux avec une serviette et sortis chercher une chaise. Il s’y installa et je commençai à couper dans le vif. Il gémit en voyant les poignées de cheveux tomber sur le sol. Exaspéré par les petits bruits plaintifs qu’il poussait, je m’arrêtai.
« Tu me fais confiance ou pas ?
Oui, mais…
Il n’y a pas de mais. Tu veux que je continue ou pas ? C’est toi qui m’as demandé de te relooker.
Continue, » dit-il, me lançant un regard déterminé.
Je repris ma découpe. Il frissonna quand il me vit sortir la tondeuse. Je lui rasai la nuque au gros sabot. Je lui avais coupé les cheveux courts et avais laissé des mèches un peu plus longues sur le sommet de la tête. Je me mis face à lui et passa ma main dans ses cheveux pour m’assurer de leur longueur. Il leva la tête et me lança un regard que je ne suis interpréter, mais j’avais une envie folle de l’embrasser. Je lui souris, mal à l’aise.
« Arrêtes de bouger, j’ai presque fini. »
Une fois que je fus satisfait de mon travail, je le débarrassai des petits cheveux qui lui collaient à la peau en soufflant dans son cou. Il frissonna et je ne pus m’empêcher de sourire, ravi de l’effet que je lui faisais.
Il commença à se lever.
« Assis, » ordonnai-je. « J’ai pas fini. »
Je pris le blaireau posé sur le lavabo et finis de décoller les cheveux qui restaient. Puis, je sortis un pot de gel et lui en enduisis les cheveux, les faisant tortiller de manière gracieuse. J’admirai mon chef d’œuvre. Il était magnifique. Sa nouvelle coupe faisait ressortir ses yeux. Mais alors que je contemplais son visage, quelque chose me chiffonna. J’attrapai une pince à épiler et l’approcha dangereusement de son visage que j’avais callé dans ma main gauche. Il arrêta mon poignet.
« Oh, oh, oh. Doucement bonhomme. Tu fais quoi là ?
Emmanuel Chain a appelé, il veut récupérer ses sourcils.
Quoi ?
C’est pas des sourcils que t’as, c’est une barre super moche. T’inquiète, à cet endroit c’est le moins douloureux. Et puis, je suis un expert. Alors, t’en fais pas.
T’es un expert, toi ? Et depuis quand ?
Depuis le début de ma puberté.
Tu veux dire que tu t’épiles les sourcils ? » s’étonna-t-il en faisant une grimace.
« Pas seulement.
Où ? »
Je le regardai. Je pouvais presque lire ses pensées. Il était adorable et je ne pus m’empêcher de le provoquer. Je soulevai mon tee-shirt, lui montrant mon ventre musclé et lisse.
« Je ne suis pas né imberbe.
Et c’est tout ? » demanda-t-il sans arrêter de fixer mon torse.
- Les aisselles. Et ça, crois-moi, c’est douloureux. »
Il commença à approcher une main de ma poitrine. Je baissai rapidement mon vêtement. S’il venait à me toucher, je n’étais pas sûr de pouvoir me contrôler. Même si j’en mourrai d’envie, mieux valait ne pas tenter le diable. Il me lança un regard gêné en se mordant les lèvres. Il faisait toujours ça lorsqu’il était embarrassé. Je repris son visage dans ma main et commença à épiler les sourcils qui traversaient l’arête de son nez.
« Aïe ! »
Il se dégagea et appuya là où j’avais arraché le poil.
« Le premier est toujours plus douloureux, » fis-je ne lui agrippant le menton d’une main ferme.
Je finis de l’épiler et il ne se plaignit plus.
« En fait, c’est vrai que le premier a fait mal mais après pas du tout. T’es un chef, » me dit-il quand j’eus fini.
Va dans ma chambre, j’arrive. »
Il obéit et je nettoyai la salle de bain. Puis, j’allai frapper à la porte de mon frère.
« Hé ! Ethan. Je peux t’emprunter des fringues ? » demandai-je dans l’entrebâillement de la porte.
Allongé sur son lit, à lire un magasine – pornographique sans doute mais je n’y fis pas attention – il me regarda méfiant.
« C’est pour Gaëtan. »
Je n’eus pas à en ajouter d’avantage que mon frère m’invita à se servir dans sa penderie. Il s’accordait – comme tout de monde – à penser que les goûts vestimentaires de mon ami étaient une véritable calamité. Puis, Ethan l’aimait bien aussi. Ça ne le gênait pas de lui rendre service.
Je pris quelques chemises et tee-shirts ainsi que plusieurs types de jeans. Je vidai presque son armoire et quittai la pièce.
« Merci.
Humm ! »
Je rentrai dans ma chambre après avoir longé le couloir et posai le tas de vêtement sur le lit où Gaëtan était assis en s’admirant dans ma psyché.
« C’est quoi tout ça ?
De quoi t’habiller.
Et pourquoi tu me prêtes pas tes fringues ?
Tu es plus grand que moi. »
Je le tirai par le bras et l’obligeai à se lever. Dieu, qu’il était beau. Mais il ne fallait pas que je m’attardasse là-dessus. Je lui collai différents tee-shirt et chemise sur le buste avant d’arrêter mon choix sur une chemise blanche en coton légèrement cintrée qui faisait ressortir le bleu de ses yeux et son teint légèrement hâlé. Puis, je lui choisis un jean de couleur « brut » qui moulerait magnifiquement ses fesses musclés sans le serrer à l’entre-jambe. Je lui tendis les vêtements.
« Mets ça. »
Je repris la pile de vêtements qui restaient et retournai dans la chambre de mon frère pour les ranger. Quand, je revins dans la chambre, où j’entrai sans frapper – c’était ma chambre après tout – Gaëtan n’avait toujours pas boutonné le jeans, d’où dépassait son éternel caleçon bleu ciel et s’acharnait à fermer sa chemise tout en s’observant dans le miroir. Je restai quelques instants sans bouger, l’admirant. Quelle torture ! Il se tourna vers moi.
« Alors ? » demanda-t-il.
Sans dire un mot, je m’approchai de ma commode d’où je sortis une ceinture de cuir noir et revint vers lui. Je relevai le jeans sur ses hanches et m’attelai à en refermer les boutons. Il me laissa faire et ne réagit même pas lorsque je frôlai accidentellement son pénis sous le tissu de son caleçon. J’eus un sourire amer que je cachai en baissant la tête. Je ne lui faisais aucun effet, c’en était navrant. Je lui mis la ceinture et fis pendre par dessus la chemise qui laissait imaginer son corps d’athlète. Il allait remettre ses horribles baskets blanches mais je le stoppai.
« Jettes ces horreurs, d’accord ? »
Je sortis ma paire de converses noires de mon placard et lui tendis.
« Mets ça plutôt, tu veux ? »
Il me regarda. Il savait que c’était mes chaussures préférées et que j’y tenais comme à la prunelle de mes yeux. Je les avais depuis deux ans et elles paraissaient toujours neuves. Il m’offrit un sourire magnifique qui fit fondre mon pauvre cœur. Il s’empressa de les mettre. Il s’admira une dernière fois dans la psyché. Il semblait satisfait de son nouveau look.
« Je suis sûr qu’elle va me tomber dans les bras habillé comme ça. »
La dure réalité me rappela à elle. J’avais complètement oublié pourquoi on avait fait tout ça. C’était pour elle, sa petite-copine, cette peste. Je lui fis un sourire triste mais il ne sembla pas remarquer. Il était tellement beau. Je ne pouvais détacher mes yeux de son sublime corps. À présent, il n’avait plus rien d’un pouilleux. Il ressemblait à une gravure de mode.
Il me prit dans ses bras et m’enlaça chaleureusement. Moi, j’essayais de ne pas trop me coller à lui, souhaitant cacher mon début d’érection. Il s’éloigna de moi et m’embrassa sur la joue.
« Bon, j’y vais. J’espère qu’elle me fera un meilleur accueil. »
Je lui fis un signe de tête entendu et il quitta la pièce, puis la maison. Je m’effondrai en larmes sur le sol. Il était plus beau que jamais et ce n’était pas pour moi. J’étais à ramasser à la petite cuillère.

Je passai mon week-end sous la couette, à fixer le plafond d’un air rêveur et en écoutant de la musique mielleuse jouée par des groupes de rock anglophones. Je ne revis pas Gaëtan avant le lundi suivant et j’appris plus tard qu’il avait passé ces deux derniers jours dans les bras de sa dulcinée. Ma séance de relooking avait, semblait-il, bien marché et j’en eus confirmation avant même d’entrer en cours.
Dès que Gaëtan arriva au lycée, il traversa la cour à ma rencontre. Il avait remis son sweat immonde et son vieux jeans, mais je ne fis aucune remarque. Il me tendit un sac où il avait placé les vêtements, lavés et pliés. Il me remercia mais je ne pus m’empêcher de remarquer qu’il avait l’air morose.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » l’interrogeai-je, inquiet.
Il n’eut pas le temps de répondre que Dora se planta à côté de lui, avec un grand sourire. Elle n’adressa même pas un regard à mon meilleur ami et me fixait toujours de cette façon étrange. Mais bon sang, qu’est-ce qu’elle me voulait à la fin ? Son comportement m’exaspérait de plus en plus et me déstabilisait.
« Salut ! » fit-elle.
Elle semblait ne s’adresser qu’à moi, mais son attitude me plongeait à nouveau dans un torrent d’incertitude. Gaëtan n’avait pas remarqué sa présence jusqu’à son intervention et je le vis se raidir en entendant la voix de la jeune fille. J’ignorai ce qu’il se tramait et je ne comprenais plus rien. Que c’était-il donc passé ? Mais Gaëtan se pencha vers Dora et lui donna un rapide baiser sur les lèvres pour la saluer. Je voyais bien qu’il n’était pas à son aise.
« Merci d’avoir relooké Gaëtan, t’as fait un super travail, » me dit-elle en s’accrochant au bras de son petit-ami. Puis se tournant vers ce dernier, elle ajouta : « D’ailleurs pourquoi tu as remis ses vieilles loques ? » Et s’adressant à nouveau à moi : « Tu devrais l’amener faire du shopping, il en a besoin. »
Gaëtan se dégagea de son étreinte, excédé.
« C’est bon ! Tu me lâches avec ça, » cria-t-il presque. « J’en ai marre que tu trouves toujours quelque chose à redire. Si mon look te plaît pas, t’as qu’à aller voir ailleurs si j’y suis. Je vais pas changer toute ma façon de vivre pour te faire plaisir. J’ai fait un effort pour rencontrer tes parents, maintenant, c’est bon ! »
Mon meilleur ami était furieux et je ne l’avais jamais vu comme ça. Je ne comprenais pas ce qui lui arrivait. Quand Dora commença à crier elle aussi et que toutes les têtes se retournèrent sur eux, je leur priai de se calmer. Mais voyant que mon intervention ne fit que porter la colère de mon meilleur ami sur moi qui m’ordonna de ne pas m’en mêler, je les plantai là et regagnai ma classe.
Plus tard, j’appris que le dîner avec les parents de Dora s’était très bien passé et qu’ils étaient tombés sous le charme de mon bien-aimé. Cependant, une fois seuls, Dora n’avait pas cessé de lui parler de son look et la conversation avait fini par l’énerver. Ce genre de chose ne l’intéressait pas et il ne voyait pas l’utilité de changer. Moi, je m’en moquais. Ce n’était pas ça qui m’empêchait de l’aimer. Cependant, je ne fus pas surpris qu’avec sa nouvelle coupe de cheveux, nombre de regards admiratifs se retournaient à présent sur lui malgré ses vêtements peu attrayants. D’un côté, j’étais ravi que les gens commencent à se rendre compte de sa beauté naturelle, d’un autre, dès que je voyais les yeux de merlan frit se poser sur lui, une incontrôlable jalousie me déchirait le cœur.
Puis, Gaëtan me cachait quelque chose. Je le sentais, je le savais. Mais compte tenu de l’état de notre relation à cette époque, je n’osai rien lui demander.

Mais, Et Vous ?... Qu’auriez-vous fait ?



Creative Commons License
Basé(e) sur une oeuvre à lespetiteshistoiresdeloalann.blogspot.com.

1 commentaire:

  1. C'est difficile de résister quand tu interpelles le lecteur...mais on résiste ! Depuis le premier chapitre j'ai envie de te remercier encore, mais je vais attendre le dernier : ton écriture est trop passionnante, et casser le rythme de lecture par un commentaire est juste...criminel!
    Merci.

    RépondreSupprimer