dimanche 6 septembre 2009

Et vous ?... (Fiction Yaoi) - Chapitre 01


Mot de l'auteur : Je sais que le sujet choisi n’est pas très original quand on parle de yaoi, mais j’espère que vous l’apprécierez tout de même. Pour ce texte, je me suis essayée à un nouveau genre de narration (à la première personne). Cela a ses avantages et ses inconvénients mais je n’en débattrais pas ici. Je vous souhaite donc à tous une bonne lecture.

La première fois que j’ai vu Gaëtan, c’était le jour de la rentrée des classes : Mon premier jour au lycée. Comme à mon habitude, j’étais arrivé avec dix bonnes minutes de retard, rouge comme une tomate et essoufflé comme un cachalot. Après avoir frappé à la porte, j’étais entré dans la salle qu’un surveillant m’avait indiquée. Je m’excusais auprès du professeur, un jeune homme qui cherchait à paraître décontracté, affalé sur sa chaise, les jambes croisées sur son bureau. Vous savez, c’était ce genre de jeune professeur, tout juste sortit de l’école qui cherchait à être « cool ». Le genre qui ce sentait près « des jeunes » parce qu’il l’était encore et qui se disait que faire ami-ami avec ses élèves était un bon moyen pour ne pas avoir de problème d’indiscipline. Le genre qui pensait qu’en agissant comme cela, il ne se ferait pas détester par ses étudiants. Le genre qui se trompait lourdement.
Je m’étais assuré qu’il s’agissait bien de la classe de seconde-2 et d’un geste négligé de la main, sans même me regarder, l’enseignant me demanda d’aller m’asseoir au fond de la pièce, où il restait une place de libre. C’est à ce moment là que mes yeux se posèrent sur Gaëtan. Et là, tout se passa comme dans un film. Vous savez, le genre de comédies hollywoodiennes pseudos romantiques où le héro voit pour la première fois la femme de sa vie et a le coup de foudre ?
Le reste du monde disparut. Une musique chaude et envoutante se mit à jouer dans ma tête, pendant que la distance, qui nous séparait, semblait se réduire lentement. Mon fantasme se poursuivait alors que je croyais voir le vent souffler dans ses cheveux et une lumière venue d’on ne sait où, éclairer sa personne. Il était magnifique. Un visage carré et fin. Des cheveux bruns. Des yeux bleus. Un nez espiègle. Une bouche sensuelle. Un corps de mannequin... Seul petit problème… Il était aussi beau que mal habillé. Il portait un baggy qui lui tombait sur le haut des cuisses, retenu par une ceinture de cuir noir avec de pics argentés, laissant apparaître un caleçon bleu ciel. Il portait un ample tee-shirt noir dont une pulpeuse bouche rouge tirant la langue y était dessinée, logo bien connu des Rolling Stones. Quant à ses baskets, je ne vous en parlerai même pas. Les horreurs qui lui servaient de chaussures étaient si usées qu’elles dépassaient l’entendement. Et puis, sa coiffure était une abomination. Il avait les cheveux gras, fins et lisses qui encadraient son joli minois dans une coupe au carré.
Cependant, mon imagination ne s’arrêta pas sur ces détails insignifiants mais pourtant affligeants. Alors, malgré les fautes de goût vestimentaire évidentes, la première pensée qui me vint à l’esprit lorsque je le vis, ce fut de le renverser sur son bureau afin lui faire l’amour. Son corps était tentant, plus que tentant même. Mais je vous rassure tout de suite, ce ne fut pas à ce moment-là que mon cœur battit plus fort pour celui qui allait devenir mon meilleur ami. Ce n’était pas un coup de foudre. Je ne crois pas au coup de foudre. Il fallait juste reconnaître qu’il était sublime. L’amour, lui, il viendrait après, s’insinuant en moi au fil du temps. À cet instant, tout ce que je ressentais pour lui, c’était du désir et rien d’autre.
« Ben qu’est-ce que t’attends ? Il va pas te manger. »
La réflexion de mon professeur m’extirpa de mes rêveries. Pourquoi les enseignants se sentaient-ils toujours obligés de sortir ce genre de mauvaises blagues pour faire rire leurs élèves ? Et pire, pourquoi les étudiants en question s’éclaffaient en réponse à ce type de plaisanteries piteuses ? Ce fut ce que je me demandai en regagnant le fond de la classe sous les rires de mes nouveaux camarades. Et puis, je ne pus m’empêcher de répliquer en moi-même que, justement, j’aurai bien aimé qu’il me mange.
Je m’assis donc à cette place qui allait être la mienne jusqu’à la fin de l’année scolaire et gare à celui ou celle qui essaierait de me la prendre. Mon voisin me sourit timidement et me fit un signe de tête qui voulait sans doute dire : « Salut, mec ! ». À cet instant, je me dis que même s’il était beau, il devait être aussi stupide que notre professeur principal. Son geste qui se voulait être cool, le faisait plutôt passer pour un idiot. Là, tous mes rêves s’effondrèrent. Et oui, on ne pouvait pas être beau et intelligent. Du moins, c’est ce que je songeais lors de cette première prise de contact.
Toutefois, ma première impression sur lui s’avéra sans fondement. Parce qu’en fait, en plus d’être aussi beau qu’un dieu, Gaëtan avait la tête bien faite. Et pour couronner le tout, il ne semblait pas savoir qu’il faisait fantasmer toutes les filles qu’il croisait. Enfin, il était le mec parfait et parfaitement hétéro aussi, à mon grand regret. Mais au fil des mois qui suivirent, on se découvrit de nombreux points communs qui faisaient que des jeunes hommes tels que nous pouvaient s’entendre à merveille. Nous avions les mêmes goûts musicaux, les mêmes références cinématographiques, les mêmes préférences littéraires et surtout, des modes de pensée concordants. On riait aux mêmes blagues et s’ennuyait des mêmes plaisanteries douteuses. Nous avions même le genre de discutions qui ne faisait rire que nous et que personne ne comprenait à part nous-mêmes. On ne se quittait plus. Nous parlions de tout et de rien, se confiant l’un à l’autre. Nous étions devenus les meilleurs amis du monde, tout ce qu’il y a de plus normal en de telles circonstances.
Cependant, malgré nos points communs évidents, il y avait certaines choses qui nous opposaient. Et oui, nous ne pouvions pas être les mêmes. La vie en aurait été ennuyeuse. Il était athlétique et moi je n’aimais pas vraiment le sport même si je ne me débrouillais pas trop mal en cours d’E.P.S. Il était attentif en classe, alors que je dessinais sur mes feuilles de cours et finissait toujours par lui demander ses notes à la fin de l’heure, parce que je n’avais rien écouté du discours monocorde et soporifique de nos professeurs. Il envisageait de faire de longues études tandis que je ne me voyais pas faire plus de deux années d’études supérieures une fois le baccalauréat en poche – peut-être un BTS ou un IUT, je ne savais pas encore. Pour finir, il était hétérosexuel et j’étais gay. Mais cela, il ne le savait pas.

Pour tout vous dire, je vous avouerai que comme beaucoup, ce fut à la puberté que je me rendis compte de mes préférences sexuelles. Alors que mes amis roulaient goulument des pelles à leur petite-amie assise sur leurs genoux, moi, je les regardais avec envie et un brin de jalousie. Et oui, quoi de plus normal ? Moi aussi, j’avais envie de prendre dans mes bras et d’embrasser quelqu’un. Donc, je regardais autour de moi à la recherche d’une fille qui aurait pu m’intéresser mais je ne leur trouvais aucun attrait. En revanche, les fesses musclées des mecs me tentaient d’avantage, mais ça, je ne m’en rendis pas compte tout de suite. Cependant, je savais que quelque chose n’allait pas car quand un de mes amis me donnait un coup de coude et me désignait une fille d’un signe de tête avec un « Regardes la bombe ! », mes yeux déviaient toujours sur LE canon qui se trouvait à côté d’elle.
Puis, vinrent les rêves érotiques remplis de beaux mâles en sueur. Là, je commençais à réellement me poser des questions et quelque part, tout ça me perturbait. Enfin, quoi de plus logique, me diriez-vous ? Être un adolescent en chaleur qui rêvent d’hommes dénudés le caressant, il y a de quoi être perturbé. Enfin, ce qui fut le coup de grâce, ce fut lorsque un matin, alors que je soulageais mon érection matinale sous la douche, au lieu de penser à une belle blonde aux seins siliconés pris dans un magasine pornographique, l’image du mec le plus canon du collège, qui faisait tourner la tête de toutes les filles, me vint à l’esprit et m’amena au septième ciel sans que je m’en rende compte. Là, je ne pouvais plus me voiler la face. J’étais bel et bien homosexuel.
Pour continuer sur ma lancée, je vous dirais que ma première expérience sexuelle date de mes quatorze ans. J’avais été invité à une fête pour l’anniversaire d’un de mes amis qui se déroulait chez lui. Ses parents nous avaient confiés à la surveillance de son grand frère qui se moquait éperdument de ce que pouvait faire des gamins tels que nous. Nous avions donc pu acheter de l’alcool en cachette et ce fut également ma première expérience alcoolisée. Après quelques verres, je m’étais effondré sur le canapé, comateux, pendant que les autres poursuivaient la soirée dans la bonne humeur. Au milieu de la nuit, un coup de pied sur le visage me réveilla. L’un de mes camarades était allongé sur le divan à côté de moi, dans le sens inverse. Autour de nous, les corps ivres étaient jonchés à même le sol et l’un d’entre eux avait même régurgité le peu qu’il avait mangé dans une bassine. L’odeur qui envahissait toute la pièce était infecte.
Nauséeux et toujours saoul, je me levais et entrai dans une des chambres de la maison – la première porte que j’ouvris. Quelqu’un dormait déjà dans le grand lit, mais sans me poser de question, je m’allongeai à ses côtés et me rendormis aussitôt. Puis, quelque chose d’humide dans mon cou et une pression sur mon corps me réveilla. Le frère de mon pote était sur moi entrain de me caresser tendrement. J’avais dû me coller à lui pendant mon sommeil et il avait pris ça comme une invitation. Cette nuit-là, je le laissai faire ce qu’il voulût de moi, profitant du plaisir qu’il m’apportait, malheureusement accompagné d’une énorme douleur dans le bas des reins. Le lendemain, je sortis de la chambre en catimini en espérant que personne ne se rende compte que j’avais passé la nuit dans la seule chambre qui nous avait été interdite et qu’un jeune homme entièrement nu et puant le sexe, s’y trouvait encore endormi. Je priai aussi pour mon odeur ne soit pas trop forte mais la puanteur qui régnait dans la maison couvrait sans peine les relents de sperme et de sueur.
Je pris donc mon petit déjeuner dans la cuisine avec les quelques personnes qui étaient réveillés. Nous parlions à voix basse pour ne réveiller personne. Puis, le grand frère ne tarda pas à nous rejoindre. Je lui souris timidement n’osant le regarder dans les yeux et espérant que personne ne remarque ma gêne. Mais il ne m’accorda pas même un regard. Il prit ce qui l’intéressait sur la table et regagna sa chambre. Je m’étais dit qu’en fait, il était possible qu’il ne m’ait même pas reconnu à la lumière du jour et que de toute façon, il ne souhaitait pas s’encombrer d’un gamin tel que moi, ami de son petit frère. Je n’allai donc pas chercher plus loin et fis un effort surhumain pour l’oublier. C’était tout de même mon premier !

Le second fut un gars du collège lorsque j’étais en troisième. Il s’appelait Vincent. Un soir, à la sortie des classes, il était venu m’aborder et après une sympathique discussion dont je ne me rappelle plus le contenu, il m’avait invité chez lui. Ce jour-là, nous nous étions juste embrassés. Ce ne fut que bien plus tard que vint la suite. Nous étions restés deux mois ensemble, nous cachant du reste du monde. Mais, il avait une petite-amie/couverture qu’il refusait de quitter. Lassé de le partager et de me dissimuler de tous, j’avais fini par rompre. Après notre séparation, lorsque nos yeux se croisaient, il me lançait des regards tantôt haineux, tantôt envieux. Mais je n’y faisais pas vraiment attention. Je n’étais pas amoureux de lui et souhaitais passer à autre chose. Dès qu’il en eût l’occasion, il me coinça dans un couloir vide pour me demander de me remettre avec lui. Je lui demandai alors des nouvelles de sa copine et m’en allai avant qu’il n’ait eu le temps de répondre. Après ça, il continuait de me suivre du regard dans la cour, mais j’en faisais fi.
Enfin, alors que mon année de seconde s’achevait, après avoir rencontré le beau Gaëtan, mise à part ces deux expériences, j’avais occasionnellement connu quelques hommes de passage sans grand intérêt. Pour finir de vous dévoiler ma vie, et après ça vous saurez tout de ma sexualité déviante, sachez que je suis passif. Effectivement, j’avais bien essayé l’autre versant de la chose à l’occasion mais je préfère être pris plutôt que prendre. Mais revenons à nos moutons et à Gaëtan.

Donc, – je ne sais par quel miracle compte tenu de mes notes – ma rentrée en première se fit en même temps que celle de mes camarades et je retrouvai mon Adonis. Mon meilleur ami et moi avions tout deux opté pour une filière scientifique et nous nous retrouvions encore dans la même classe. Nous en étions ravis. Notre bonne entente allait pouvoir continuer comme elle avait toujours été.
Mais cette année-là, je perdis mon insouciance et me retrouvai encré dans la dure réalité. En Février, alors que la plupart de mes camarades – sauf peut-être Gaëtan, toujours très consciencieux – ne songeaient pas encore au baccalauréat qui clôturerait notre année, mon frère – Ethan de son prénom – eut un accident de moto qui le plongea dans un long coma. Suite à quoi, ma vie se brisa en mille morceaux. Il fut emmené d’urgence à l’hôpital. Le casque, trop usé, ne l’avait pas protégé dans sa chute. Son crâne était ouvert. Je fus présent lorsque les infermières lui rasèrent ses magnifiques cheveux blonds qu’il gardait longs, avant de le conduire en chirurgie. Alors qu’Ethan était en sang, moi, – sous le choc sans doute – je ne pus m’empêcher de sourire en m’imaginant l’esclandre qu’il allait faire quand il se réveillerait et qu’il se rendrait compte qu’on lui avait tondu sa précieuse chevelure.
Mais, le temps passa et mon grand frère refusait toujours de se réveiller. Les docteurs avaient affirmés que l’opération qu’il avait dû subir s’était bien passée et qu’à présent, tout ne dépendait plus que de lui. Les mois d’attente qui s’en suivirent, finir d’achever ma mère qui avait élevé seule ses deux garçons, notre père étant parti peu de temps après ma naissance. Nous ne l’avions jamais revu par la suite et je ne m’étais même pas donné la peine de retenir son prénom. Contrairement à mon frère, je portais le nom de ma mère car mon géniteur ne m’avait même pas gratifié de son patronyme.
En voyant son fils sur son lit d’hôpital, ma mère sombra peu à peu dans la déprime, oubliant mon existence. Elle s’en voulait. Elle nous avait élevés d’une main de fer, nous interdisant diverses choses dont la plus part des autres enfants avaient droit et que nous envions. Et là, l’unique fois où mon frère lui avait désobéit en chevauchant cet engin de mort, il se retrouvait entre la vie et la mort ne sachant où s’établir. Quant à moi, je regardais ce spectacle totalement impuissant et devais faire des efforts surhumains pour ne pas flancher à mon tour. Ma mère n’avait que moi et elle avait besoin de mon soutient. Mais je n’avais que dix-sept ans et je me rendais bien compte que je n’étais pas d’une grande aide.

Heureusement, il y avait Gaëtan. Après l’accident, je l’avais tout de suite informé du coup du sort qui frappait ma famille. Il était venu avec moi à l’hôpital et nous y allions tous les jours après les cours car il refusait de me laisser seul et me traînait au lycée avec lui chaque matin. Son insistance à ce sujet avait du bon étant donné que cela me permettait de me changer les idées, aux moins quelques minutes par jours.
Gaëtan me laissait pleurer sur son épaule, me lamenter sur mon sort et tentait de me consoler tant bien que mal à renfort de câlins salvateurs. Il passait presque toutes ses nuits chez moi alors que ma mère était au chevet de mon frère, à me prendre dans ses bras pendant que je pleurais à chaudes larmes. Ses parents n’y voyaient pas de mal, connaissant ma situation et ignorant surtout ma condition d’homosexuel. Comment l’auraient-ils su ? Mon meilleur ami n’était pas au courant et ma mère non plus. Et je ne risquais pas de l’avouer à cette dernière qui, étant donné la condition dans laquelle elle se trouvait, aurait pris la nouvelle comme un nouveau coup de poing. Elle aurait sans doute culpabilisé en se disant que c’était de sa faute, qu’elle avait raté mon éducation et qu’elle était responsable de mon aversion pour les femmes.
Puis ce qui se passait dans ma chambre toutes les nuits, ne portait pas à confusion. Nous dormions enlacés dans les bras l’un de l’autre, en toute innocence. Nous n’étions que de simples amis qui tentaient de se réconforter comme ils le pouvaient.

Alors que la fin de l’année scolaire s’approchait dangereusement et que la situation continuait de se dégrader, ce fut Gaëtan qui me conseilla d’appeler ma tante maternelle pour l’informer de ce qu’il se tramait. Ma mère et sa sœur n’étaient pas proches, mais étant donné les circonstances, je n’avais d’autre choix. Ma tante Agnès ne vivait pas loin et était la plus apte à nous venir en aide.
Lorsqu’elle fut au courant, elle se précipita à l’hôpital, s’enquit de la santé physique de mon frère qui n’avait pas changé et de la santé mentale de ma mère, qui par contre, empirait, passant du fou rire aux larmes, en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire et refusant de quitter la chambre d’hôpital où gisait Ethan. D’un commun accord avec les médecins, elle prit la décision de faire interner d’urgence sa sœur pour traiter sa dépression. Elle délaissa quelques temps sa famille, refusant de me laisser seul, et s’installa chez nous. Je ne pouvais décemment pas changer de lycée alors que le baccalauréat de français allait bientôt avoir lieu. Elle laissa même Gaëtan dormir à la maison quand l’envie lui en prenait, sachant très bien que j’avais désespérément besoin de sa présence à mes côtés.
Grâce à l’aide et au soutient de mon meilleur ami, je réussis – sans trop savoir comment – mes examens avec succès. Mes notes n’étaient pas excellentes mais je pouvais partir en vacances l’esprit tranquille, sans m’inquiéter de ce qu’il se passerait l’année suivante. Lorsque les congés d’été débutèrent, il fut décidé que je les passerais chez ma tante et sa famille pour me permettre de changer d’air. Pour ne pas blesser mon orgueil d’adolescent perturbé, les raisons invoquées furent qu’elle avait besoin de retrouver les siens et aussi, que mon aide ne serait pas de trop dans la gestion du restaurant qu’ils tenaient en bordure de plage, en cette saison estivale. De plus, cela me permettrait de me faire un peu d’argent de poche, ce qui était toujours le bienvenu. Elle me promit de m’emmener au chevet de mon frère et de ma mère, autant de fois que j’en aurais envie. Puis, elle ajouta que si je le désirais, je pourrais inviter Gaëtan à venir séjourner chez elle quelques temps. Mais je refusais cette dernière proposition sans lui en donner les raisons.
En effet, pendant ces quelques mois à me blottir dans les bras de mon meilleur ami, quelque chose était née en moi. L’amour – le vrai, le pur – pour ce garçon que je n’avais pas le droit de désirer s’était insinué dans mon âme pour m’écraser le cœur à chaque fois que Gaëtan m’enlaçait. Alors que j’avais envie de le caresser avec plus d’ardeur et de sensualité que lui ne me le faisait, il ne pensait jamais à mal, souhaitant toujours par ses gestes m’apporter sa sympathie et sa compassion. Mon cœur se déchira lorsqu’il me prit dans ses bras pour me dire au revoir avant que je ne monte dans la voiture de ma tante. Je pleurai doucement sur son immonde sweat bleu-vert et il m’embrassa dans le cou puis sur le front comme il avait pris l’habitude de le faire. Les yeux larmoyants, je lui fis mes adieux et le quittai pour les deux mois à venir. J’espérai fortement que ce laps de temps loin de lui, me ferait oublier ces sentiments qui grandissaient en moi.
Voilà, ce qu’il en était de ma vie tandis que je m’apprêtais à vivre ma dernière année de lycée. Donc, c’est sur ces derniers mots que je vous laisse pour le moment.

Oh ! J’ai failli oublier. Moi, je m’appelle Loïc. Et vous ?


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Basé(e) sur une oeuvre à lespetiteshistoiresdeloalann.blogspot.com.

2 commentaires:

  1. Bon ce coup ci je le valide ! Oui, la dernière fois j'ai oublié de valider mon comm' ... Donc reprenons.
    C'est dingue jusqu'à la fin je n'avais même pas remarqué que Loïc ne nous avait même pas dit son prénom !
    J'adore la description que tu as faite d'un jeune professeur, c'est exactement ça ! Et la dernière phrase aussi est super, elle cloue bien le chapitre !
    A l'origine j'avais mis vouloir savoir quand son frère va se réveiller mais connaissant la réponse ... Voilà ! Superbe histoire en tout cas !
    Et la "Et vous ?" l'idée ne mettait même pas venu en tête pour moi il nous parlait à nous ou il postait sur son forum ...

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  2. OK. J'ai pas vraiment compris ce que tu essayais de dire, à part que ça à l'air d'être un compliment. Je dois être trop fatiguée. Donc je vais dire merci et aller me coucher...

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